La troisième anecdote est en réalité une interview que j’ai réalisé avec John THOMPSON (“The Great Tomsoni”).

Vous la trouverez dans son intégralité ci-dessous. De temps en temps nous nous sommes permis de changer de direction en nous éloignant un petit peu de Dai VERNON.

J’espère que ces petits détours vous intéresseront aussi.

Carlos : De quand date ta première rencontre avec Dai VERNON et où s’est-elle déroulée ?

John : Je l’ai rencontré à plusieurs reprises. J’ai été introduit à lui dans les années 60, mais j’ai réellement pu le connaître mieux que lorsqu’il avait déjà 75 ans. C’était à Chicago dans la maison de Jay MARSHALL. Il était vraiment très intéressant.

Si il pensait que tu avais du talent, il te donnait toujours quelque chose à méditer. Je me souviens ce qu’il a fait avec moi. Il m’a dit qu’Ed MARLO pour poser 10 cartes au dessus d’une carte choisie les mélangeait une à une jusqu’au moment où il en avait 10.

Dai VERNON disait qu’il y avait différente manière de le faire. Il me demanda un numéro entre 1 et 52. Je lui répondis 31. Il me montra la carte du dessus et ensuite il fit deux ” riffles shuffles ” pour placer la carte choisie à cette position.

C’était beaucoup plus rapide et il me montra comment faire ça. Maintenant, me dit-il, montre-moi comment tu fais pour un nombre inférieur à 26 cartes.

J’ai joué un peu avec le principe et à notre prochaine rencontre je le lui ai montré. Il m’a dit (là, John prend l’accent de Dai VERNON) : c’est très bien, ce n’est pas ce que je fais mais c’est très bien !

Une des choses amusantes dont je me souviens s’est déroulée au “Palace of Mystery” au “Magic Castle”. Nous étions en train de parler et il me dit : ” “. Je lui dis que ma santé était bonne, que je n’étais jamais malade, que j’étais comme lui, que j’avais un très bon système immunitaire.

Il me répondit que parfois une bonne santé était une bénédiction et que parfois ça ne l’était pas. Et il pris de sa poche trois papiers jaunes et de chaque côté du papier il y avait trois colonnes avec les magiciens les plus fameux de ce siècle et de la fin du siècle dernier ; et il dit : ” “. Je ne savais pas quoi répondre, alors je lui ai dit : ” “, et il me répondit : ” “. Ah, ah, ah…

Une autre fois, VERNON, Ron WILSON, Joe CASSARIKudo BOX et  Joe BERGSBROTHER venaient une a deux fois à ma maison pour jouer aux cartes. Kudo BOX devenant vieux, ses yeux ne fonctionnaient plus très bien.

Mais pas lorsqu’il faisait son numéro. Quand on lui masquait ses yeux il pouvait voir parfaitement. On était en train de jouer aux cartes et il dit le nom d’une carte pour une autre et VERNON, alors, lui dit : ” ”

C : VERNON a-il eu un maître, une source d’inspiration ?

J : VERNON était son propre maître. Il était un magicien qui s’est construit tout seul. Il avait cette habilité de regarder un tour et de voir comment il fallait qu’il soit présenté. Il comprenait ce que le naturel voulait dire.

Le problème de beaucoup de gens quand ils parlent de VERNON et du naturel, ils ne réalisent pas qu’il faut être naturel à soi-même. La plupart des gens qui font du VERNON l’imitent pour son naturel.

Mais si tu regardes les photos de VERNON avec des cartes, ses mains sont sur le côté du jeu, mais ça c’est parce que ses bras ont été cassés. C’est parfaitement naturel pour lui. Mais pour moi c’est naturel d’avoir mes mains sur le jeu.

Tu dois donc faire des ajustements et t’adapter à ce que tu fais. C’est ça qu’il voulait dire par être naturel. Si tu mélanges un jeu de cartes, tu dois faire ton faux mélange de la même manière que le vrai. Ils doivent se ressembler le plus possible.

VERNON était un grand étudiant du naturel. Il comprenait comment un tour devait être fait correctement.

Dai Vernon avec cigarette.
Dai Vernon avec cigarette.

C : VERNON était-il un grand créateur ?

J : Beaucoup de personnes parlent de VERNON et de ses tours, mais il n’a pas inventé beaucoup de tour. Par contre, chaque fois qu’il prenait un tour et qu’il l’analysait, il le transformait en quelque chose d’inestimable.

C : VERNON a-t-il eu beaucoup d’élèves ?

J : Partout où VERNON a été aux Etats-Unis la magie semblait être à son point le plus beau. Quand il était à New York tous les grands magiciens étaient à New York. Quand il était à la côte Ouest, tout le monde semblait le suivre.

Il a inspiré beaucoup de monde. L’homme vécut 98 ans et un bon nombre de ces années il fut entouré de beaucoup de magicien.

Perci DIACONIS l’a accompagné pendant un ou deux ans quand il avait 13 ou 14 ans, Larry JENNINGS,…, tu peux nommer n’importe quel grand nom de la magie, Charlie MILLER aussi.

VERNON lui a montré beaucoup de belles choses. Charlie un jour m’a dit que toutes les grandes choses qu’il a faites venaient de VERNON, même des choses qu’il avait oublié.

C : J’ai entendu VERNON dire qu’il était triste de vieillir car il n’était plus capable de faire certaines choses qu’il faisait à la perfection lorsqu’il était plus jeune.

J : L’âge s’agrippe sur toi. J’attends moi-même de ralentir un peu ma cadence de travail un de ces jours. Je suis sûr que ça l’a atteint, mais il a eu la grande chance jusqu’à l’âge de 87 ou 88 ans de travailler.

Après cela il pouvait encore faire des tours mais il a sentit que son ” tranchant ” était parti. Je viens juste de travailler avec un grand comédien, très connu dans les années 50 aux Etats-Unis.

Il avait disparu et le hasard a voulu que l’on travaille ensemble. Je m’attendais à quelque chose de merveilleux mais il avait perdu son ” tranchant “. Il n’avait plus cette verve sur scène. Son timing était un peu moins juste.

C’est ce que VERNON réalisa. C’était certainement en train de se passer avec lui à l’époque où il a dit ça.

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