Me revoici dans l’avion, de retour du plus grand congrès magique du monde, la FISM 2000 de Lisbonne.

Seule une petite cinquantaine de français étaient présents, alors pour tous les autres, voici les « trucs » qu’il ne fallait pas rater durant cette semaine de folie.

S’il n’y avait que trois moments forts à retenir, voici ceux qui me viendraient immédiatement à l’esprit :

Gala du mercredi soir

Mago ANTONLe show arrive à sa fin. Max Maven, maître de cérémonie, annonce le numéro suivant.

Un escapologiste (NDTT :  Mago ANTON) doit retrouver une carte choisie dans un jeu jeté auparavant dans une cuve translucide de deux mètres de hauteur, remplie d’eau.

Bien sûr, il a les mains menottées et est accroché à un énorme poids. Il monte sur une échelle translucide, plonge la tête la première dans la cuve, le poids l’emportant au fond à grande vitesse.

Soudain, la vitre faisant face au public se brise, l’aquarium humain se vide en une seconde dans un grand bruit.

Deux mètres cubes d’eau se répandent immédiatement sur toute la scène, la coulée arrive en avant scène et se déverse sur les jambes des premiers spectateurs.

Cris puis silence de stupeur. Le rideau se baisse.

Max Maven revient en nous disant que cela n’était pas arrivé durant les répétitions…

Il repart en coulisse, un clown génial nous fait patienter le temps d’aspirer l’eau répandue sur scène et dans les coulisses.

Vingt minutes plus tard, Topas clôture le gala en pataugeant dans quelques flaques.

Ce soir là, il n’y a pas eu le superbe spectacle final des Kabukis (feu d’artifice papier)…

Fin du concours de Close-Up

Il reste 9 candidats. En septième position arrive Chris KORN.

Réputé meilleur Close-Up man des après soirées FISM (à l’Hôtel ALTIS), tout le monde attend sa prestation.

Après une routine de pièces assez faible, il enchaîne sur les cartes.

N’arrivant pas à retrouver la carte choisie, il mange son jeu (au sens propre et figuré).

Puis, il se tient le ventre de douleur et pète joyeusement.

Il se penche en avant et chie des cartes…

Puis il monte à quatre pattes sur la scène derrière lui en nous présentant à travers son pantalon déchiré, une paire de fesse en plastique. (sic).

Il en extrait la carte choisie en utilisant le gag de la carte très longue…

Rires puis silence interrogatif.

Foutage de gueule, second voir troisième degré ? Toujours est-il qu’il ne sera pas au podium.

Soirée de clôture

Dans leur gentillesse, les organisateurs nous ont offert un deuxième repas nocturne avec un gala en plein air.

L’idée était très bonne et il faut les remercier pour nous l’avoir proposée, mais l’accumulation des petits incidents de cette soirée a rapidement transformé un bon gala en une catastrophe.

Place SonyAprès avoir été largués en plein site de l’exposition universelle de 98 en début d’après-midi, nous nous retrouvons le soir à faire la queue pour aller s’asseoir dans l’énorme amphithéâtre découvert du Sony Plazza (Pour info, il y avait deux bâtiments Sony, à l’opposé du site l’un de l’autre).

Le ticket indiquait 20 h.

A 20h20, les barrières s’ouvrent enfin devant 2100 magiciens rouges d’impatience (pourquoi ne pas avoir ouvert avant ?).

Seulement deux ouvreurs déchirent les billets. Les 2100 congressistes n’en croient pas leurs yeux. Il ne sera pas possible de rentrer avant une bonne heure à ce rythme.

Une fois dans l’enceinte (et après quelques émeutes…), le nombre de places assises semble très nettement inférieur au nombre de personnes entrées.

La queue au buffet !Les buffets, largement insuffisants, sont pris d’assaut par les Japonais, puis les autres, plus polis.

J’ai mangé du riz et des pois chiches. Mais j’en connais qui n’ont rien mangé.

Le gala commence dans la joie et la bonne humeur générale.

Max Maven nous annonce le premier numéro : le Premier prix de Close Up.

Superbe écran géant, 4 ou 5 caméras, très beaux éclairages, mais une réalisation de télévision nulle. On a raté la majorité des effets.

Tous les numéros suivants ont été massacrés par les angles de vue ou par le cadrage.

Le pire aura été le superbe numéro de l’Anglais DOUGAL complètement réduit à néant à cause d’une succession de gros plan sur son visage ou sur le pianiste qui l’accompagnait alors que tout le spectacle se déroule dans ses mains…

David WILLIAMSON en conférenceJe passe le vent fort, la remontrance de Max Maven envers le public (très intelligente par ailleurs), les délires un peu « limites » de David Williamson, la vidéo de COPPERFIELD  inaudible, le final inexistant, le jeu de cache-cache des bus qui nous ramenaient aux hôtels, etc…

Franck AMBRICO (The Master of Kabukis) nous avait même préparé la surprise du siècle pour la fin de soirée avec la présentation des fantômes de COPPERFIELD  dans l’enceinte du gala. Le final du final.

Une nuit blanche, un stress incroyable et un travail de titan de toute une équipe réduit à néant en une seconde.

Les techniciens vidéo ont posé leurs câbles sur le fil d’Ariane du premier fantôme et certains congressistes pas très malins ont suspendu leur serviette de table sur le second en les jetant en l’air. L’horreur.

Les Kabukis Sachez que malgré ce tableau catastrophique de cette soirée, le repas de YOKOHAMA était pire que cela… Ha, (soupir rêveur) que le congrès de Den Hague était bien…

Après ces moments dont on se souviendra longtemps, voici les grands souvenirs de ce congrès.

Concernant les concours, nous avons eu droit à 5 numéros à tendance scatologique (papier toilette, pissotière, cuvettes…), 4 démontages de la lampe rouge du jury (indiquant l’annulation du numéro par dépassement des 10 minutes maximum), 5 numéros de Cartomagie avec comme leitmotiv le retour du jeu dans son étui, un nombre important de candidats qui n’auraient même pas été primés en concours national (dont Maka Tendo qui a fait un bide en Comedy Magic).

Quelques chiffres

  • 2100 congressistes,
  • 17 000 cafés servis durant le congrès,
  • plus de 160 candidats,
  • 68 heures assis sur une chaise à regarder les numéros,
  • 10h30 de transport en commun (distance congrès/hôtel importante),
  • 80 pour cent des numéros de concours insuffisamment éclairés (on a rien vu du tout pour un numéro de Grandes Illusions),
  • 5 heures de sommeil par nuit en moyenne sur la semaine (et encore, je n’étais pas à l’ALTIS…).

Mais avant tous ces souvenirs anecdotiques, je garderai surtout

  • un très bon souvenir de ce congrès avec des amitiés renforcées ou nouvelles,
  • des rencontres inimaginables,
  • de la magie plein les yeux et la tête,
  • des fous rires,
  • des angoisses et des tracs pour les passages des candidats français et de tous les copains,
  • des discussions passionnées qui s’arrêtent au petit matin,
  • la joie et la fierté franchouillarde après le passage exceptionnel de Norbert Ferré (c’est le numéro dont on a le plus parlé dans le congrès) et
  • une grande motivation pour accélérer la construction de mon nouveau numéro.

Car il y avait aussi :

  • une interview avec COPPERFIELD en direct par téléphone,
  • un feu d’artifice très bien sonorisé,
  • la découverte de l’exposition universelle de 98 et de sa superbe ville Lisbonne,
  • des artistes professionnels inconnus et géniaux,
  • des joutes improvisées de magiciens,
  • un caméraman à l’oeil acide dont les vidéos hilarantes passaient entre les candidats,
  • deux très bons écrans géants de chaque coté de la scène pour les gros plans,
  • une mallette très bien remplie,
  • un livre programme d’une rare qualité,
  • des candidats français pleins d’ambition et de réussite (2 premiers prix et 1 second prix sur 5 candidats),
  • une feuille de choux quotidienne,
  • des rares mais très très bons numéros de concours,
  • une illustration musicale du congrès bien agréable,
  • une foire aux trucs bien répartie,
  • des interviews géniales (Paul Daniels, David Blaine, Juan Tamariz...),
  • des conférences originales et intelligentes,
  • un palais des congrès très vaste et très bien utilisé
  • mais surtout une furieuse envie d’aller à la suivante tellement ce rendez-vous est une source de plaisirs et de bonheurs.

Merci à toute l’équipe organisatrice de Lisbonne, et rendez-vous en Hollande à Den Hague en juillet 2003 !

Et comme dit le badge «  FISM 2003, moi, j’y serai ! »

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A l'âge de 7 ans je reçois une boite de magie. C'est le coup de foudre ! je fais mes premières scènes à 14 ans au Théâtre St Jean de Dieu à Paris. Je travaille alors les manipulations et le Close-Up. J'intègre la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs à 20 ans et deviens Champion de France de Close-Up à 24 ans. Je continue mon parcours artistique avec le Théâtre et l'improvisation (Coach de l'équipe Pro de Grenoble durant 2 ans) et différentes disciplines des arts visuels (Mime, danse, Jazz, claquettes, masque, régie technique, régie générale, etc.). J'ai présenté de nombreux concours avec succès tant en France qu'à l'étranger, avec le numéro théâtralisé du "Fantôme de l'Aéroport". Mon objectif aujourd'hui est de dépoussiérer l'image du magicien traditionnel, simple présentateur de "trucs", au profit de la scénarisation des spectacles magiques et de la mise au premier plan de l'émotion du public. Ce que ressent émotionnellement le spectateur est ma priorité. Cette approche théâtrale de l'illusion et l'originalité de mes créations donnent à mes spectacles un apport très novateur et me différencie des autres spectacles magiques.