Transfo-cleano de Colin NIEL

Date : Mars 2002
Niveau : 4/3 (bonne chance
Genre : Pièces
Sources : David ROTH et David WILLIAMSON

Matériel

Deux pièces de couleurs bien distinctes, l’idéal étant un demi dollar argent et une pièce chinoise noire.

Position

Debout, avec un public en face et de préférence assis. Avoir des manches courtes pour éviter toute suspicion inutile de sleeving.

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“L’empoignage”

Ce tour est un enchaînement de manipulations permettant de transformer une pièce blanche (le demi dollar) en pièce noire (la pièce chinoise) à 5 reprises, en montrant très souvent et très clairement les deux mains avec une seule pièce. Il repose essentiellement sur une méthode pour dissimuler une pièce : “l’empoignage“.

   Tout comme l’empalmage cache une pièce dans la paume ou l’endossage au dos de la main, l’empoignage consiste à cacher une pièce posée sur le poignet :

• l’empoignage avant se fait en présentant les paumes des mains au public doigts vers le bas (photo 1), et est employé par David WILLIAMSON (“la merveilleuse disparition de pièce”, Les merveilles de Williamson). Dans ce cas, le public doit être obligatoirement assis pour ne pas voir la pièce.

l’empoignage arrière présente les paumes des mains au public doigts vers le haut (photo 2). Le poignet est cassé et la pièce est cachée même pour un public debout (mais pas trop grand).

Cette position est proche de celle du mouvement Torres, bien décrit par David STONE (La magie par les pièces, Vol. 2), sauf que la pièce n’est plus sur le dos de la main mais vraiment sur le poignet. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir la peau moite puisque le poignet est à l’horizontale.

Dans cette routine, seul l’empoignage arrière sera utilisé que l’on appellera donc simplement empoignage.

Description

Commencez avec pièce noire empalmée classiquement en MD et la pièce blanche tenue par les doigts G qui la montrent clairement au public. La première transformation est la plus difficile et demande de longues heures d’entraînement.

La MD s’empare de la pièce blanche entre majeur et index, la montre une dernière fois au public (sans montrer sa paume, bien sûr), puis, se déplaçant vers le bas et à droite du corps, la prend en italienne arrière (à ne pas confondre avec “prend une italienne en arrière” !).

Le poing est donc fermé, doigts vers le public, avec la pièce noire dans le poing et la pièce blanche en italienne arrière, donc invisible pour le public (photo 3).

A ce moment, le poing se met bien à la verticale, et le pouce lâche sa pression sur la pièce blanche en se déplaçant très légèrement vers le public.

La pièce reste donc simplement posée sur le poing, mais toujours invisible car masquée par le pouce (photo 4).

De cette position, la pièce va être mise en empoignage arrière, ce qui est un peu difficile à expliquer.

La main se déplace vers le public et le poignet se tourne pour aboutir à la position de la photo 2. Ce faisant, en début de course, le pouce donne un petit coup dans la pièce qui va glisser sur le dos de la main pour se retrouver en empoignage.

Ce mouvement est à travailler devant un miroir pour que la pièce ne soit pas flashée. Pour le public, vous avez simplement mis la pièce blanche dans la main que vous avez ensuite tournée vers lui.

Il vous faut maintenant révéler la pièce noire tenue dans le poing. Pour cela, le majeur se replie pour passer au dessus de la pièce, qui est lors tenue entre index et annulaire d’un côté, et majeur de l’autre.

Ces doigts se déplient (photo 5) et la pièce est alors prise entre pouce et majeur, les autres doigts bien ouverts pour souligner la vacuité de la main après cette laborieuse transformation (je vous l’accorde, mais la position résultante vaut le coup).

Pour revenir à la pièce blanche, vous allez exécuter un empoignage-Spellbound. La MD tenant toujours la pièce noire entre les doigts et la pièce blanche empoignée, la MG s’approche puis, du majeur, fait tourner la pièce noire sur l’axe pouce-majeur droits pour montrer qu’elle est bien noire des deux côtés.

Ensuite, la MG descend paume en l’air légèrement sous le poignet droit. Marquez une pause dans cette position (photo 6).

Puis retournez la MD pour l’amener en position Spellbound classique. La pièce blanche tombe alors du poignet sur les doigts de la MG, en position empalmage des doigts ; La MG remonte alors vers la pièce noire en longeant le dos de la MD (photo 7), jusqu’à la cacher.

La transformation est alors un Spellbound classique : les doigts de la MD lâchent la pièce noire, qui tombe en empalmage des doigts, et prennent à sa place le pièce blanche. La MD s’éloigne alors pour révéler la transformation.

Le changement suivant (troisième) est un Spellbound on ne peut plus classique qui permet d’atteindre la position requise pour la suite.

La MD fait “claquer” sa pièce blanche pour passer de la position Spellbound à une tenue entre pouce et index sur chacune des faces. Cette pièce est alors placée en position Spellbound en MG.

Réalisez alors un Spellbound classique : la MD avec sa pièce noire empalmée aux doigts passe devant la pièce blanche qui tombe dans les doigts gauches et est remplacée par l’autre.

La MG s’éloigne pour montrer le résultat, puis revient pour prendre la pièce noire et la montrer au public. La MG tombe le long du corps avec sa pièce empalmée aux doigts. Vous êtes prêt pour la deuxième mise à l’empoignage (qui est beaucoup plus simple!)

La pièce est montrée au public par la MD, tenue entre pouce d’un coté, index et majeur de l’autre.

Cette pièce va être apparemment introduite dans la MG, mais en fait elle va être déposée à l’empoignage gauche. Pour cela, la MG se lève paume vers le public et doigts toujours recourbés pour ne pas montrer sa pièce (subtilité Ramsey ?), tandis que la MD se déplace vers elle pour introduire sa pièce dans la poing (photo 8).

Mais pendant ce trajet, la pièce en MD va changer de tenue : de la tenue 1 (entre pouce et index/majeur), le majeur se soulève légèrement, l’annulaire se met à sa place sur la pièce, puis l’index se soulève, laissant la pièce tenue entre pouce et annulaire, qui la basculent naturellement à l’horizontale (tenue 2 : photo 9).

Ainsi, au moment d’introduire la pièce en MG, seul le majeur et l’index rentrent, sans tenir la pièce.

Le pouce, l’annulaire et l’auriculaire passent derrière le poing (photo 10) et déposent simplement la pièce sur le poignet. Tout cela étant fait de manière fluide, il n’y a aucun doute pour le public : la pièce noire est rentrée dans le poing.

Claquez vos doigts droits, puis montrez que la pièce a encore changé en blanc, en l’amenant du poing gauche à la tenue entre pouce et majeur sur la tranche, comme décrit dans la première partie du tour (photo 5).

On se retrouve dans une position très clean, en montrant bien la vacuité des deux mains, à l’exception bien sur de la pièce blanche.

La dernière transposition est un peu difficile à décrire et surtout à photographier, mais pas si dur à réaliser.

La MD prend la pièce blanche et la montre au public en position d’empalmage classique (photo 11). Puis les deux mains vont réaliser un mouvement simultanément.

La MG fait le plus gros du boulot : elle descend d’une dizaine  de centimètres et se retourne.

Ceci permet à la pièce noire posée en empoignage de tomber dans la paume qui se referme en poing. Avec un peu d’entraînement, ceci peut être réalisé sans mouvement trop brusque.

Dans ce même temps, la MD s’approche de la MG et se retourne, retenant la pièce blanche en empalmage classique, comme pour un simple faux dépôt. Ce retournement permet de cacher la chute de la pièce noire dans le poing gauche.

Il semble donc que la MD a simplement déposé sa pièce en MG, puis elle retombe le long du corps. La MG peut alors s’ouvrir pour révéler une dernière fois la transformation.

Pour que la fin soit aussi clean que le reste, il semble nécessaire de se débarrasser de la pièce blanche empalmée en MD.  De nombreuses méthodes existent (topit, largage à la pochette…) pour cela. Pour ceux qui travaillent en manches courtes mais avec un gilet à poches, je peux suggérer une méthode.

Après avoir fait la faux dépôt en MG, la MD descend le long du corps en passant à proximité de la poche droite du gilet, dans laquelle elle largue sa pièce empalmée classiquement. Fait de manière fluide, et en réalisant une misdirection sur la MG, le mouvement est invisible.

Voilà pour cette routine qui n’a que peu de valeur seule.

Elle se doit d’être introduite dans une routine plus longue, en continuant par exemple par un enchaînement de manipulations de pièces géantes.

Merci pour votre attention.

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