Vendredi 22 Juillet, 10 h

L’atterrissage s’est bien passé. Le vol était parfait. J’en suis étonné car il m’arrive souvent des problèmes en avion.

Me voici donc au Japon.

“The dream comes true”. Je suis dans un quartier résidentiel à Tokyo, pas très loin de Shibuya (quartier genre boulevard Haussman à Paris).

L’aéroport de Narita ressemble à tous les aéroports du monde.

Mon fligth-case est arrivé avec moi. Il est entier. Ouf. La douane m’a tout fait déballer. Carnet ATA oblige.

Le douanier m’a alors demandé à quoi pouvaient bien servir des valises vides dans une grande caisse.

Je lui ai expliqué que j’étais magicien.

Il s’est alors presque excusé et m’a aidé à tout ranger proprement et rapidement dans la malle. Incroyable.

Je devais prendre ensuite un bus pour Tokyo. La seule indication que j’avais était la couleur du bureau qui vend les tickets. Orange.

Les premières discussions en langue “pictionnary ” ont commencé là.

Personne ne parlait anglais. Bizarre pour un aéroport international.

Quand un des employés a vu la taille du fligth-case (0,8 m cube), il a dit en levant les bras “impossible” (enfin je traduis les gestes qu’il a fait pour le mot impossible).

Puis en discutant, en expliquant que je venais pour un “Magic show” (ça, ils comprennent !) et surtout en échange d’une manipulation de pièces comme preuve, j’ai pu prendre le premier bus, ils ont eux même porté la malle dans la soute et je suis passé en priorité sur les autres bagages.

J’aime décidément beaucoup ce pays.

Le voyage en bus a duré près de deux heures, trafic oblige.

Sur ces quelques kilomètres, une demi-douzaine de practice de golf sont visibles depuis la route.

D’énormes pylônes sont reliés entre eux avec des filets. Le sol est troué.

Un bâtiment genre cage à poules avec plusieurs étages fait office de terrain.

Les joueurs tapent d’une de ces cellules. La balle est arrêtée par les filets, tombe dans un trou et revient automatiquement au point de départ.

C’est nul, mais ils ont l’air d’aimer cela.

Autre curiosité sur le trajet, le ski dôme.

C’est comme un gigantesque toboggan, de 100 de haut, 50 de large et 500 de long. Le toboggan est couvert et donc fermé.

C’est très bizarre de loin, on croirait un site de lancement militaire. En fait, c’est une piste de ski artificielle.

Il y a, à l’intérieur de la neige, deux tire-fesses et une belle piste bien damée. 800 F. la journée environ avec la location du matériel. (Vive Prapoutel).

C’est surprenant, surtout quand on connait la température ici en plein été.

Je suis en effet sous une machine à air conditionné. Le vent frais me passe dans le cou. C’est bon. Il fait près de 37° dehors.

C’est respirable mais on sue tout de suite. On s’y fait au bout de quelques heures.

Par contre cette nuit il a fait 36°. Impossible de dormir sans air conditionné. J’ai essayé à cause du bruit. Rien à faire.

Je suis dans un appartement que Guillaume, un français expatrié, m’a gentiment prêté ces quelques jours avant le concours.

Un ami d’ami m’a rejoint à la station de bus pour m’amener jusqu’ici.

Noriot (c’est son prénom) m’a fait visiter les environs. Il ne s’est pas privé pour m’amener tout de suite dans un quartier qui ressemble beaucoup au début du film Blade Runner.

Incroyable. L’ambiance y est vraiment étonnante.

Les rues sont très sonores.

Entre les voitures et les piétons, il y a des boutiques qui diffusent de la musique qui appelle les clients, les feux rouges qui “bipent” pour indiquer aux mal voyants qu’ils peuvent traverser.

Les bus ont aussi une musique à eux. Des fois, d’énormes écrans publicitaires vidéos diffusent des messages visuels et sonores. C’est vraiment comme dans Blade Runner.

Cela c’est terminé dans un sushi bar, bien sûr.

Ah, les enfants, mes premiers sushis 100 % japonais, je ne suis pas près de les oublier. Merci Noriot.

J’ai goûté une spécialité que je ne connaissais pas, l’anguille. C’est comme une fine anguille française, mais macérée dans un mélange aigre-doux et sucré, et grillée sous nos yeux.

C’est sublime. Mais décalage horaire oblige, j’ai été sage dans la découverte de nouveaux goûts. Les expériences culinaires seront pour après le concours.

J’ai bien dormi et ce matin j’ai un peu la tête dans le seau.

Mais ça va, je m’attendais à pire.

Je vais maintenant partir seul affronter Tokyo pour la journée. Premier objectif, trouver un distributeur Mastercard.

Malgré le beau temps tout le monde semble avoir un parapluie. La météo annonce un typhon pour dimanche. Chouette il va y avoir du sport.

Mais je n’ai pas encore eu de tremblement de terre, je suis un peu déçu. Attendons encore.

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Jean-Philippe LOUPI
A l'âge de 7 ans je reçois une boite de magie. C'est le coup de foudre ! je fais mes premières scènes à 14 ans au Théâtre St Jean de Dieu à Paris. Je travaille alors les manipulations et le Close-Up. J'intègre la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs à 20 ans et deviens Champion de France de Close-Up à 24 ans. Je continue mon parcours artistique avec le Théâtre et l'improvisation (Coach de l'équipe Pro de Grenoble durant 2 ans) et différentes disciplines des arts visuels (Mime, danse, Jazz, claquettes, masque, régie technique, régie générale, etc.). J'ai présenté de nombreux concours avec succès tant en France qu'à l'étranger, avec le numéro théâtralisé du "Fantôme de l'Aéroport". Mon objectif aujourd'hui est de dépoussiérer l'image du magicien traditionnel, simple présentateur de "trucs", au profit de la scénarisation des spectacles magiques et de la mise au premier plan de l'émotion du public. Ce que ressent émotionnellement le spectateur est ma priorité. Cette approche théâtrale de l'illusion et l'originalité de mes créations donnent à mes spectacles un apport très novateur et me différencie des autres spectacles magiques.