Sachez parer à toute casse imprévue qui mettrait en péril votre spectacle en ayant un double des accessoires irréparables ou introuvables sur place.

Vous devez avoir au moins deux CD audio (ou une cassette audio) avec l’ensemble de vos musiques. Si vous revenez plusieurs fois dans le même pays, il est préférable de laisser sur place le matériel le plus lourd (guéridon) et de le racheter en France.

Vous pouvez même faire d’une pierre deux coups : venir avec du matériel servant au spectacle et le vendre avant votre départ (orgue de barbarie par exemple). N’ayant pas de voiture en France, je favorise les effets avec un minimum de poids (ballons, cordes, mime, bulles de savon, tours avec le public, etc.).

Mes accessoires lourds ont plusieurs usages. Ainsi mon seau à champagne me sert de protection pour les objets fragiles dans le sac à dos, de seau pour la chasse aux pièces, de siège pour enfant pour les boulettes slydini, de récipient pour recevoir l’eau dans ‘l’eau qui traverse le corps’, de tambour improvisé dans un orchestre, etc.

Nombre de mes routines ne subissent qu’une légère adaptation (rythme, texte, déplacements) pour les différents endroits où je me produis : magie de rue, chapiteau de cirque, spectacle pour enfants ou pour adultes, voire close-up.

Prévoyez aussi une tenue de sortie pour les sorties officielles (interviews presse et télé, repas de fête avec les organisateurs).

Cette tenue est toujours chargée de matériel de close-up et m’a permis grâce à de nombreux boeufs improvisés de :

  • Faire plaisir aux organisateurs qui ont préparé votre venue depuis des mois
  • M’éviter de régler pas mal de repas
  • Bénéficier de plats spéciaux ou de tournée générale de la part du restaurateur
  • De conclure de futurs contrats avec des organisateurs n’ayant pas vu le spectacle de scène
  • D’impressionner favorablement les journalistes qui doivent écrire un article dans le journal local
  • D’entrer dans des clubs extra chics à l’oeil et d’y recevoir en sus des pourboires de 700 F pour 15 mn de bonne magie plusieurs fois dans la soirée.
  • De draguer pas mal de minettes
  • Et surtout de ramener pas mal de souvenirs grâce à ce métier fantastique que je ne regrette pas une seconde d’avoir choisi.

Enfin, je vous conseille d’avoir de la chance.

On dit qu’un bon gardien de but a toujours de la chance. Je pense qu’il en est de même d’un bon artiste. Dites-vous bien que ce n’est pas le hasard qui tourne autour de vous mais bien le contraire : c’est VOUS qui tournez autour du hasard qui demeure comme un point fixe. Rappelez-vous qu’il n’existe aucun vent favorable pour qui ne sait où aller…

Si vous faites votre métier sérieusement comme un sacerdoce voué à donner de la joie autour de vous, vous vous dirigerez droit vers la chance et je peux vous assurer que la liste des petits miracles qui m’ont sauvé la mise serait bien trop longue à relater ici.

A des milliers de kilomètres de sa base, on a vraiment besoin d’avoir de la veine de cochon plus souvent qu’à son tour…

Évitez donc de vous comporter comme un plouc (pour avoir des exemples, il n’y a qu’à observer le personnel des ambassades, les cadres expatriés, les militaires coopérants, les professeurs de français des instituts, bref, tous ceux qui n’ont pas choisi ce pays où ils ne séjourneront que quelques mois). Si vous êtes de type extraverti, méfiez-vous !

A l’inverse, si vous êtes un introverti, vous possédez déjà une bonne faculté d’écoute qui ne peut que vous aider. N’oubliez pas qu’à Rome, il faut faire comme les romains, et que vérité en deçà des Pyrénées est erreur au-delà.

A votre retour, vous aurez un oeil différent sur la France. Vous comprendrez mieux sa spécificité. Vous deviendrez moins tolérants envers certaines pratiques (grèves, déjections canines, escroquerie à l’égard des étrangers) et apprécierez plus d’autres aspects (gratuité de l’enseignement, temps libre, liberté de penser).

Si je suis réputé dans le milieu de la magie pour être volontiers cinglant, voire injurieux envers ceux qui trompent leurs semblables (afap, affaire Duvivier) et ce quelque puisse être leur fortune ou position sociale, c’est parce que je suis davantage enclin à vouloir changer les choses depuis que j’ai vu que c’était possible ailleurs.

Inversement, je suis aussi connu pour être à portée de ceux qu’on appelle injustement ‘les petites gens’.

Vous remarquerez aussi que l’homme est partout le même, qu’un agent à l’étranger ressemble bigrement à un agent français.

Il y a davantage de différences entre deux français ayant un métier différent qu’entre un blanc, noir ou jaune ayant la même occupation à l’autre bout de la planète.

Ces articles paraissent dans l’Illusionniste, la revue du cercle français de l’illusion.

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Mimosa
Né le 1 mai 1960 Elevé en Bretagne, bon élève condamné par ses parents à faire l'Ecole Centrale de Paris d'où il sortira en 1985 avec le premier prix d'Informatique. Trésorier du Groupe de Paris de 90 à 93 Trésorier adjoint de l'AFAP de 91 à 93 Fondateur de la revue magique Sycophante 95-96 avec Michel FONTAINE Président du CFI depuis mars 2000 Primé une dizaine de fois dans les congrès sous divers pseudonymes. Professionnel depuis 1989 quoique pratiquant la magie en dilettante. Ses maîtres : Michaël VADINI, Stanislas, Peter SHUB, Alan TURING, Evariste GALOIS, Yvonne-aimée de Malestroit. Sa passion : la programmation des bases de données sur macintosh plusieurs heures par jour. Principal défaut : n'a jamais pu s'empêcher de dire tout haut ce qu'il pense tout bas.