Éditeur : Joker Deluxe
Matériel livré : vidéo + 1 jeu tarot de style égyptien
Année : 2000
Durée : 65 minutes
Niveau : Débutant
Prix : 59 euros
Du même auteur :
Livre Janus ou les 2 faces
Tour Boire ou Conduire

Jims PELY est l’auteur de plusieurs tours, livrets et fascicules édités par Joker Deluxe.

Boire ou Conduire, le livret jeu Star… autant de petites choses mignonnes que j’avais acquises lors de mes premières commandes à Joker.

La K7 Sacrés Mystères m’intriguait et j’ai donc sauté le pas.

La K7, il convient de le souligner, est accompagnée d’un jeu de tarot représentant des figures égyptiennes (édition carta mundi) et de deux « amulettes » en carton.

Autant le dire tout de suite, ce n’est pas un sourire béat de satisfaction que j’affichais après le visionnage.

Je suis tout d’abord surpris par le choix des routines. Alors que quatre routines (routines 3, 4, 5 et 6) sont inspirées de l’univers de l’Égypte ancienne (les produits fournis avec la K7 permettent d’ailleurs de réaliser ces effets), trois autres n’ont aucun lien et semblent, de ce fait, arriver là comme autant « d’erreurs de casting ».

Il eut été simple de prendre les principes utilisés dans les routines 1 et 7 pour les adapter à l’univers de l’Égypte ancienne et donner une cohérence et un rythme à l’ouvrage.

Les observateurs auront noté que je n’évoque pas la routine deux, ils comprendront en lisant ce qui suit…

1. Pas de deux à Las Vegas.

« Treize cartes numérotées de 1 à 13, chacune portant le nom d’un grand hôtel-casino de Las Vegas.
Le spectateur examine un jeu de cartes, le mélange, puis coupe en plusieurs petits paquets. Les cartes de coupe éliminent petit à petit les cartes selon leur numéro.
La seule qui reste est celle de la prédiction », voilà ce qu’annonce la jaquette. C’est à peu de chose ce qui se passe.

C’est Jean-Pierre VALLARINO qui joue le spectateur.

La méthode utilisée est simple et astucieuse. La routine est très faible.

Mais peut-être est-ce dû en partie aux protagonistes : Jims PELY semble mal à l’aise et Jean-Pierre VALLARINO semble se demander ce qu’il fait là. Il semble néanmoins qu’il existe une faille structurelle au-delà de l’élément conjoncturel. C’est très fastidieux. L’élimination des douze cartes est lente, très lente, le spectateur coupe, recoupe coupe encore et encore, bref il n’en finit pas de couper.

Et surtout pourquoi Las Vegas ? Je croyais que le thème c’était l’Égypte.

Vous me direz, il faut justifier l’utilisation des cartes à jouer pour procéder à l’élimination des cartes portant les noms d’hôtels. Mais bon avec un peu d’effort et une visite au département des antiquités du Louvre, on aurait pu trouver les reproductions de treize des dieux du panthéon égyptien… et l’on aurait pu utiliser le tarot égyptien…

En résumé, cette séquence a pour intérêt (unique) de montrer que si l’on peut forcer une carte, l’on peut également utiliser le principe complémentaire, qui rend moins visible la chose et les forcer toutes sauf une. Ainsi l’on peut parvenir à une concordance avec une prévision de manière moins brutale et qui écarte donc l’idée même de forçage…

2. Araignée du soir

« Le spectateur dépose une araignée (fausse!) au fond d’une boîte, au milieu de petits cartons numérotés de 1 à 20.
Il referme la boîte, la secoue dans tous les sens pour exciter l’araignée.
Quand on ouvre la boîte, l’araignée a retourné tous les cartons sauf cinq : ceux qui figurent sur la prédiction, sous forme de ticket de PMU », dixit la jaquette.

A pleurer… ringard, ni examinable avant, ni après, routine absurde – allez expliquer que vous excitez l’araignée en plastique… le principe ne vaut rien à mon sens.

Les risques que le spectateur comprenne sont non nuls… Une amélioration simple pourrait être de rajouter au dernier moment les petits cartons truqués.

En effet, il serait alors possible de donner les cartons à examiner avant, cinq duplicatas truqués sont chargés dans un faux pouce et vidés dans la boîte en même temps que les autres lorsque le spectateur vous les redonne…

Mais tout est à changer… l’araignée… ridicule… la superstition à laquelle il est fait référence… abracadabrantesque… le ticket de PMU… le principe… médiocre.

 3. Histoire très morale.

« Vous présentez quatre cartes égyptiennes avec des dessins symboliques et décrivez la naissance du monde et la victoire de l’homme sur le mal.
Le spectateur va voir successivement quatre fois l’homme, puis quatre fois les dieux, quatre fois la fragilité, et quatre fois le mal.
Au final, l’amour apparaît quatre fois et les cartes sont étalées… Le mal, lui, a disparu. »

Pourquoi pas…

4. Seth et Maât.

« Vous présentez quatre cartes égyptiennes symbolisant des sentiments positifs, puis quatre autres symbolisant les sentiments contraires.
Vous les mélangez, puis demandez au spectateur de les placer en deux piles, l’une symbolisant le bien, l’autre symbolisant le mal.
Cela fait, on retourne les piles: les cartes de bien sont regroupées, les cartes de mal aussi. »

Pourquoi pas…

5. L’homme qui savait d’avance.

Tour enchaîné avec le précédent.

« Vous faites couper votre tarot égyptien et étalez en carré les seize premières cartes, faces en bas.
Le spectateur désigne une première carte de son choix, et vous supprimez celles qui font partie de la même rangée puis celles qui font partie de la même colonne. Le spectateur désigne ainsi trois autres cartes.
A la fin, le spectateur retourne les quatre cartes choisies et lit un texte sacré qui prédit le choix de ces quatre cartes. »
Peu de choses à ajouter au texte de la quatrième de couverture…

L’idée n’est pas mauvaise… Enchaînement d’une matrice qui permet de récupérer des cartes de thématiques bien définies et d’une technique bien vue dans la rédaction du texte (c’est un peu l’effet « puits » décrit dans l’ouvrage de Georges CHARPAK et Henri BROCH, ouvrage – au passage – plutôt léger, pas inintéressant mais léger…). Devenez sorciers, devenez savants

Je crains cependant que le truc ne soit assez évident pour qui lit le texte avec un peu d’intelligence, mais j’ai bien aimé l’idée.

6. Les amulettes de Toutankhamon.

« Vous exhibez deux amulettes sacrées, une rouge et une bleue, dont le sens d’écriture est différent.

En les approchant l’une de l’autre, elles changent de couleur et changent plusieurs fois de sens d’écriture » c’est cela même…

J’ai trouvé l’effet un peu difficile à suivre – le sens d’écriture différent n’est pas si visible que cela, le spectateur a intérêt à être attentif sinon, je ne suis pas sûr que ces changements de sens lui apparaissent clairement.

Jims PELY précise que le souci du détail dans la confection des amulettes (deux cartons ne nous emballons pas) va jusque dans l’exactitude de la cartouche comportant le nom de Toutankhamon, ce détail n’échappera sans doute pas aux égyptologues distingués qui composent votre public habituel.

Jims PELY crédite Paul CURRY pour le principe astucieux.
Je peux même vous dire que vous trouverez une autre application du principe dans Paul CURRY‘s Worlds Beyond (la routine s’appelle Turnabout).

7. Le grand secret

« Le spectateur verse de la poudre dans un verre d’eau mais rien ne se passe.
Suit un cérémonial d’alchimie qui transformera une pièce d’argent en pièce d’or, toutes deux examinables.
Au final, le spectateur verse à nouveau la poudre dans le verre, et l’eau se teinte en jaune d’or. » tout juste…

Pourquoi pas… c’est toujours mieux que la routine deux et en plus, il y a un peu de chimie pour les nostalgiques de la boîte reçue pour leur dix ans…
Là je suis dur parce que le précipité obtenu a une jolie couleur doré et souligne plutôt bien la « transformation » de la pièce argent en pièce en or (le procédé qui ne vous permettra pas de multiplier les pièces en or n’est pas inutile à connaître).

That’s all folk.

Merci à Bruno SANVOISIN pour la relecture.

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