30 octobre 2007: 11h30

Je range un peu dans le magasin de magie où, entre autre, je bosse… Il est fermé au public le matin, donc je suis cool.

Coup de fil de Kostya :

“Je suis à 10 minutes du magasin, peut-on se voir ?”.

Pas de problème, au contraire. On se donne rendez-vous à un carrefour facile à trouver pour lui depuis son hôtel. Après 20 minutes où je poireaute à la dite intersection, re-coup de fil :

“je suis devant le magasin, c’est fermé…”.

Aucune idée par où il est passé, je ne l’ai pas vu… bref, c’est un Kostya tout ragaillardi qui arrive : il a reçu ses paquets ! Il a ses DVD et CD !

Il n’a dès lors plus qu’une idée en tête : les envoyer à ceux qui les ont commandés (en France, Londres, Belgique et Autriche). Il en a une trentaine à poster.

Nous visitons le magasin, il apprécie sa décoration, c’est vrai qu’elle est un peu atypique.

Petite fierté de ma part, excusez-moi…

Il en profite pour regarder ses mails sur l’ordi du mag’, d’où je vous écris actuellement. Nous imprimons la liste des adresses de  ses commandes, nous regardons ensemble sur Youtube un ventriloque qu’il ne connaissait pas, et qui le fait bien marrer (vous trouverez le lien à la fin du CR).

Nous allons nous renseigner sur les coûts d’envois à la Poste, je fais le traducteur. Nous tombons sur une sorte de mammouth femelle à cheveux choucrouteux qui se lance dans un salmigondis effroyable à la moindre de mes questions où il est question de poids, de prêt à poster, d’enveloppe à bulles, de suivi des envois, d’Australie (?), de réduction à partir de deux si on en envoie plus de six, je comprends rien, Kostya le voit bien, pouffe, se retourne vers moi et me sort :

“Don’t worry, she scared me too…”.

Bref, je réussis à avoir les infos nécessaires, je les transmets à Kostya, lui indique les coûts, il trouve ça cher, mais bon… Il a promis, alors ça lui va…

Du coup, on va chercher des enveloppes, on se pose dans un café, on fait les adresses et les paquets.

Mais on se fait aussi des pauses : il sort son jeu, me fait quelques tours. Je regarde, l’observe, quand il a fini, un peu goguenard, je lui dis :

“ouais, pas mal…”.

Eh, oh, ça va faire trente cinq ans que je fais de la magie, alors des conférenciers, j’en ai vus, hein, et pas des plus minables : VALLARINO, BLOOM, DUVIVIER, STONE, MERLIN, etc.

Je lui présente mes excuses, c’est trivial, mais je dois aller aux toilettes…

Arrivé dans les chiottes, j’éclate en sanglots, me frappe la tête aux murs, me coupe une veine et écris avec mon sang sur le sol que je jure de ne plus toucher une carte de ma vie après ce que je viens de voir, d’ailleurs j’abandonne la magie, je me mets derechef à la danse classique déguisé en huître japonaise, c’est clair que telle est dorénavant ma voie, pour le reste de ma vie…

En fait, je me ressaisis, me mouille un peu le visage, suis plus qu’aux anges par rapport à ce que je viens de voir, car… j’avais un peu peur, personnellement, de tomber sur un cartomane obsédé de l’esbroufe et des mouvements à la “t’as vu comme je me la pète ?”, j’étais fatigué d’avance de voir des tours du style “alors votre carte n’est plus en 24éme position mais a rejoint les rois qui sont devenus des as parce que la septième carte du dessus du paquet est devenue rouge et si on l’epele on retrouve la carte du 2éme spectateur qui, elle, est toujours entre les dames parce que etc.”.

Ben non. Non non non… pas du tout.

Oh bah alors vraiment pas du tout… Les hasards de la vie et de mon parcours magique viennent de me faire rencontrer un surdoué…

Kostya KIMLAT
Kostya KIMLAT

Kostya ne donne pas un instant l’impression de “manipuler”, ses gestes sont “normaux”, fluides, j’allais dire “tranquilles”.

Et ses tours sont un plaisir à suivre. Il refera la plupart de ses tours à la conférence, j’en parlerai plus loin. Mais j’ai droit à quelques exclusivité, hein hein hein…(rire mauvais et sardonique, et pas que ta mère…).

Entre autres : il me fait choisir une carte (mettons, le huit de cœur). Ho hop hop, élastique autour du jeu, élastique autour de la main, il retourne la main, il lâche le jeu sur la table, paf, la carte apparaît à vue entre l’élastique et le dos de la main.

Bon, déjà vu, me direz-vous. Certes. Sauf que.

Il retourne la main : entre sa paume et l’élastique : les trois autres huit ! Bing, prends toi ça dans ta g…

Et le tout avec beaucoup d’humour, sans une once de prétention…

Je ne comprends pas : j’aime les cartes, j’allais dire “entre autres”, car je ne suis pas un cartomane aguerri.

Je les travaille, comme je travaille les pièces, les balles mousses, le jeu d’acteur, la psychologie. Et là, avec tout mon bagage, je me retrouve à l’age de sept ans, quand un magicien m’avait fait “Monte Carlo 74″… Séché, ébloui et charmé…

Bref, désolé pour ce passage nostalgie, c’est la faute à Monsieur KIMLAT, on finit les paquets, on retourne au magasin pour tamponner l’adresse du-dit mag’ au dos en cas de retour (et oui, il y a pensé…

Il a vraiment du respect pour ceux à qui il a vendu), on retourne à l’hôtel poser les paquets (il les enverra demain matin, vu l’heure de la levée postale, je lui explique que ça ne changera rien), il veut se balader…

On va se faire les particularités de la ville…

Je l’emmène dans des trucs un peu atypiques, comme en possède toute ville de province…

Son appareil photo a carburé tout l’après midi, vous l’auriez vu à la moindre attraction un peu pittoresque… Un vrai môme.

Ce garçon dégage une joie de vivre et un positivisme contagieux…

Je lui présente mes excuses pour le temps pourri :

“Au contraire ! C’est génial ! On n’a pas ça en Floride, je trouve ce temps super romantique, ça me fera un super souvenir !”.

Ensuite, nous allons à la chasse aux M et M’S, tout en se promenant…

Il trouve tout fantastique : la ville, le tramway, les montagnes, les filles sont toutes belles… On parle de magie, de magiciens, j’apprends qu’il habite à 10 minutes de Michael AMMAR, il me parle de son pote Joshua

Il me dit qu’il adore le chocolat, je l’emmène à Léonidas, il regarde tout, trouve tout très beau, hume l’odeur particulière de la boutique, pose des questions… et achète UN chocolat (oui, UN ! mort de rire..).

Chocolat à la Ganache… il veut savoir ce que c’est, la ganache,  va-t-en expliquer “ganache” avec mes deux pauvres mots d’anglais (d’autant plus que je ne sais pas ce que c’est, la ganache…).

On retourne au magasin rejoindre le proprio du-dit mag, plus un pote qu’un boss, d’ailleurs. (Note : la dernière fois que j’avais marché autant, c’était pour les manifs’ anti-Le Pen au 2éme tour de la présidentielle.. ça doit être normal : Kostya n’aime pas Bush non plus…).

Nous allons manger au Bistrot Romain où nous serons rejoints par quelques amis du Club. A l’inverse de son pote Joshua, Kostya ne s’interdit pas le bon vin, le whisky, une clope de temps à autre… et bien qu’il ait depuis trois ans une “girl friend”, ben, mon Dieu, il est à l’étranger, il est loin, il est seul, alors… je n’en dirai pas plus.

Kostya KIMLAT est un bon vivant…

Paraît qu’hier soir, avec une petite serveuse, ça a bien marché, mais cela neunou… regardeupa…

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