Date : 25 Février 2002
Adresse : Double Fond
1, Place du Marché Sainte-Catherine
75004 PARIS
Horaires : à 20 h 30
Entrée : 150F

Les deux Australiens, Tim ELLIS et Sue Anne WEBSTER (elle est jolie, mais ils sont mariés, saperlipopette !!!) sont plus ou moins partenaires, suivant le spectacle ils ont l’air d’être soit partenaires, soit l’un assiste l’autre quand ce n’est pas le contraire.

D’ailleurs c’est devenu un fantasme chez moi, de faire ça avec ma femme, mais il faudrait qu’elle apprenne la magie et moi la broderie….

Tim ELLISQuand on regarde les CV de ces deux-là, c’est assez impressionnant.

Si Tim ELLIS s’est « contenté » de faire à peu près tout ce qu’on peut faire dans la magie : magicien de close-up, cocktail, escapologie, scène pour adultes, enfants.

Il a été de nombreuses fois primé dès l’âge de 17 ans, dont deux fois à la FISM.

Il est producteur d’émissions de magie, de vidéos, conférencier et il tient un magasin de magie.

Du côté de Sue Anne, c’est la folie, c’est une grande sportive (ça se voit :) ), elle a joué dans des groupes de rock, elle a fait de la télévision, de la danse, elle a été actrice et bien sûr magicienne. Je vous ai dit qu’elle a grimpé le Kilimanjaro ?

Ce sont deux grands performers et ils nous l’ont démontré pendant la conférence.

Il est très difficile de juger une conférence, quand les tours sont assez forts, mais pas tous transcendants, les techniques faciles, donc on apprend pas beaucoup de choses de ce côté.

Il y avait des débuts de bons conseils, mais ça restait souvent assez superficiel. On sentait souvent qu’ils avaient énormément de choses intéressantes à dire sur quelques sujets, mais on avait le droit à trois bons conseils et c’était terminé.

J’ai trouvé ça un peu frustrant parfois. Moyennant quoi ils restaient très ouverts, et répondaient à toutes les questions. Donc au lieu de râler après, j’aurais mieux fait de l’ouvrir pendant.

Malgré tout je suis sorti complètement enchanté de cette conférence. J’ai l’impression de m’être enrichi, d’avoir appris et d’avoir reçu une certaine énergie.

L’intérêt de cette conférence ne résidait sans doute pas dans les tours ou les conseils, quoiqu’il y avait de bonnes idées, mais dans l’esprit, dans l’élan et l’enthousiasme qu’ils essayaient de faire passer pour une magie plus créative (… oui Seb je sais…) et plus ludique.

Ce n’est pas tangible, on ne peut pas estimer clairement les bénéfices, mais je sais que j’étais moins mauvais magicien après la conférence qu’avant.

C’est vraiment le genre de conférence qui vous redonne la pèche pendant six mois, l’envie de vous éclater en magie et qui vous pousse à créer et à améliorer ce que vous avez déjà dans la valise.

Quand ils ont un principe de tour ils n’hésitent pas à modifier l’enrobage pour l’adapter à différentes situations, à tester, pendant les répétitions, différentes musiques et présentations en improvisation.

Je pense que c’est comme ça qu’on finit par bien s’approprier, maîtriser et exploiter un tour.

Description des tours

Ultimate blades

Tim ELLIS avale 5 lames de rasoir de façon de plus en plus… argh !

C’est dégueux… risquée. Ensuite il mange une petite boulette de fil, et ressort les 5 lames accrochées sur le fil.

Ensuite il range les lames dans une petite enveloppe et là, le nigaud, il  se coupe la langue en léchant l’enveloppe. N’empêche qu’à ce moment là il est complètement clean.

Je ne suis pas un fana de la magie dans les orifices corporels quels qu’ils soient (à part quand on est deux et qu’il ne s’agit pas des miens évidemment) style carte ou bague à la bouche, clou dans le nez etc…

Mais si j’avais à faire le tour des lames de rasoir, pour halloween par exemple, je pense que je prendrais cette version, parce qu’elle est absolument… presque… sans risque.

Elle est simple, ne comporte aucun geste suspect et on finit clean.

Prise de contact avec les groupes en situation de cocktail

Il nous montre deux approches d’abord la mauvaise suivie de la bonne. Il nous explique sa façon de faire, la psychologie qu’il utilise.

Il nous file une paire de bonnes idées… et pis c’est tout, quitte à aborder le sujet autant en faire un peu le tour, surtout qu’il a l’air d’avoir rouler sa bosse dans ce type de conditions, mais ce n’est pas grave, les quelques conseils sont vraiment intéressants donc je note.

Credit card fax

Tim ELLIS fait choisir une carte, il emprunte une carte bleue, et montre la sienne sur laquelle se trouve la photo. Il pose la carte du spectateur sur un verre et la sienne dessus.

La photo disparaît de sa carte bleue, pour passer sur la carte de crédit du spectateur.

Et oh surprise sur la photo la carte choisie est apparu.

Mouai…

Anne Sue & Tim ELLISTrucs sur les bougies Fantasio

C’est Sue Anne qui présente ;) ….

….

Hum, pardon, oui. Un truc pour la bougie à disparition et un truc pour la bougie qui apparaît allumée, assez sympas d’ailleurs. Ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais bon, c’est intéressant, je note.

Deckstress

Le magicien annonce au spectateur qu’il va lui forcer une carte.

Les cartes sont montrées face en l’air, le spectateur pense à une des cartes qu’il voit. Le magicien lui donne sa carte montre que tous les autres dos sont normaux, le spectateur retourne sa carte et sur le dos il est marqué :

« Je savais que tu choisirais le X de X ».

C’est sympa, ça fait de l’effet, c’est pas dur. Mais le plus intéressant c’est la façon dont il prend les trucs pour les utiliser dans des routines différentes, dans d’autres conditions.

Premier exemple, qui ne marchera sans doute pas en France avant que la vague de « Kevin » ne déferle sur le marché. Il a une version de ce tour avec marqué :

« Je savais que tu allais choisir le X de X, John »,

la même chose pour les « Michael ».

Deuxième exemple :

Death slates

Utilisation du truc précédent dans le cadre d’un numéro de bizarre-magic.

Il raconte la routine mais ne la fait pas.

Le principe est le suivant : il montre les cartes, demande au spectateur de se concentrer sur l’une d’entre elles et d’écrire le nom de cette carte sur une ardoise.

Ensuite il prend l’ardoise, face en bas, et fait une lecture de pensée :

«  Je vois… je vois… mais vous n’avez pas bien compris mes instructions ! Je vous ai demandé de penser à une carte et je vois… le mot… MORT ! ! ! »

et le pauvre spectateur de répondre :

« Mais non, j’avais noté le huit de trèfle… ».

Le magicien sort le huit de trèfle du paquet, montre le dos de toutes les autres cartes, et sur celui de la carte choisie est inscrit le mot MORT, gnark, gnark ! ! !

7 keys to paradise

Sa version du tour ou six spectateurs choisissent une clé et en laisse une au magicien. Une clé une seule ouvre la belle boîte transparente avec les billets dedans et du glimmer dessus, c’est celle du magicien.

Il explique une façon de le faire intéressante effectivement et comment en faire un tour positif pour les spectateurs.

Bill to anything

Sa façon de faire le tour du billet dans ce que vous voulez. Il commence par nous expliquer un truc à mon avis génial pour emprunter un gros billet.

Ensuite, franchement pour sa façon de faire,  je n’ai pas assez pratiqué le billet dans ce que vous voulez pour vous assurer que c’est mieux que le switch de coin classique.

Cups and Ball, sa routine de la FISM (sans explication)

Façon « années cinquante » avec le T-shirt et le perfecto, il nous fait une superbe routine de cups and balls. Avec deux shakers à la place des gobelets.

La balle, une mini balle de base-ball, passe d’un gobelet à l’autre, sur un fond de rock n’roll, puis elle passe derrière ses lunettes, puis ce sont ses lunettes qui passent sous un gobelet.

Charge finale : milk-shake à la fraise… ça tue ! Cooooooooool comme il dit.

Zombie… pas la routine… c’est le cocktail que j’ai bu à la pause, je vous le conseille… c’est à l’amande, c’est vraiment très bon.

Quoique, je sais qu’il y en a qui sont allergiques… et d’autres qui n’aiment pas l’amande, pour ceux-là, ce n’est pas la peine d’essayer…

Pour les autres, si… Il s’est mis à pleuvoir dehors… et comme il fait chaud à l’intérieur ça fait de la buée sur mes lunettes… heureusement j’ai un petit chiffon en microfibres issu de la technologie spatiale, c’est anti-buée.

Ça marche bien, c’est scotch-brite qui fait ça… On les trouve en super marché, ce sont des petits chiffons jaunes… à ne pas confondre avec les éponges vertes scotch-brite, parce que ça raye les verres ! Ah ah ah…… ben voilà…. Voualavoualavouala. Rien de neuf sinon ?

On se fait toujours chier pendant les pauses ! Heureusement qu’il y a les cocktails, je vous ai parlé du Zombie… oui ? Ah bon… Ha ! ça y est c’est reparti ;)

Créativité

Des trucs classiques pour ceux qui font déjà de l’impro, mais très intéressants pour ceux qui ne connaissent pas. Comment aller à la recherche de trucs nouveaux et d’améliorations pour ses routines :

Tim ELLISPrendre une routine et improviser sur des musiques différentes ou bien choisir des thèmes  au hasard et improviser un boniment dessus.

Tout cela filmé puis décortiqué vous amène à créer et à trouver à chaque fois des petits trucs qui vont améliorer ce que vous faites déjà, et vous permettront de trouver de nouvelles lines, de nouvelle techniques, de nouveaux rythmes…

Jazz Card

Une carte est choisie, le spectateur mélange, coupe sur une carte de la couleur de sa carte, puis sur une carte de la famille de sa carte, puis sur la carte clé qui va annoncer à l’oreille du magicien la carte choisie par le spectateur.

Mouais…

Disparition du paquet

Une technique pour faire disparaître le paquet en gardant deux cartes, choisie au préalable de préférence.

Cellular thinking

Je vois déjà des sourires s’esquisser sur les frimousses des Pizza-Magicos qui étaient là le soir où ce tour n’a pas fonctionné.

Eh oui c’est bien celui là… De toute façon les routines avec les portables n’ont jamais fonctionné aux Pizza-Magicos.

Soit à cause des petites ondes qui refusent de descendre au sous-sol du boxer, soit pour cause de voyant aux toilettes avec une grippe intestinale…

Bref, Tim ELLIS donne le numéro de portable d’une voyante à un spectateur. Ce spectateur pense à une carte. Il appelle la voyante avec son propre portable.

La voyante lui dit :

« Bonjour Roger (c’est son petit nom au gars), j’attendais ton appel, la carte à laquelle tu penses est le X de X ».

Il me semble que la présentation exacte était la suivante : il dit que le spectateur doit appeler chez lui parce qu’il a oublié la prédiction sur la table de la cuisine et c’est sa femme, à l’autre bout, qui ouvre l’enveloppe et qui lit la prédiction…

Mais je préfère la présentation avec la voyante.

Ça ne fait pas pro d’oublier sa prédiction… surtout quand on a bien vu la carte, on aurait pu en profiter pour voir qu’on allait se tirer la honte parce qu’on est un chouilla tête en l’air. C’est mon avis subjectif que j’ai.

De toute façon le principe est franchement bien, et à mon avis il y a énormément de façons de l’exploiter.

Le rap des six cartes

Juste pour le fun, Tim ELLIS et Sue Anne nous font le tour des six cartes, sur un rap que chante Tim. La chanson raconte l’histoire d’un « bulot cuit » qui va s’acheter le tour des six cartes au magasin de magie du coin…

Franchement génial, j’étais plié de rire du début à la fin.

Soda resurrection de Anders MODEN

Ce tour, initialement créé par Anders MODEN, n’était pas expliqué, mais vendu à la fin. Si on l’achetait on avait le droit à dix minutes en plus avec Sue Anne… Pas la peine de préciser qu’il est resté du monde ! ! ! ;)

L’effet de cette magnifique routine de Anders MODEN est le suivant : une canette de soda, vide et écrasée, se regonfle à vue, se re-capsule et se remplit de nouveau.

La canette est vidée dans un verre pour bien montrer qu’elle s’était remplie.

La canette est laissée à l’examen.

Voilà comment se termine ce magnifique tour de Anders MODEN… comment ça je suis énervant avec Anders MODEN ?… oui je sais… mais je suis obligé, Seb me menace avec une carabine dans une main et le dernier tour Tenyo* dans l’autre… il a l’air en colère.

*: Seb va me faire avaler la petite boule en plastique bleu, puis la petite boule en plastique jaune, puis la petite boule en plastique rouge et je vais… je vous passe les détails… la jaune, puis la rouge, puis la bleue…

Oh my god it’s a miracle !!!

    Merci à Bruno SANVOISIN pour la relecture.

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