Quel est ton point de vue sur la propriété intellectuelle dans le domaine de la magie ?

Je suis pour la propriété intellectuelle.

Pourquoi ne devrait-on pas payé des droits d’auteurs sur des tours créé par d’autres ?

Ces droits seraient perçu en droit de partage, c’est à dire à chaque représentation publique ou télévisuelle l’organisateur devrait payé une somme qui irait à la SACD (ou SACEM en France) et qui, par la suite, serait redistribuée aux auteurs.

C’est ce qui se fait pour le théâtre, la chanson, la poésie, etc.

La magie n’est elle pas un art majeure ? Alors pourquoi sommes-nous en retard sur les autres ?

Lors de ta dernière tournée de conférences, tu as parlé d’une SACEM magique. Comment pourrais marcher cet organisme ?

De la même manière qu’il fonctionne pour le théâtre ou la chanson. Toute création mérite une reconnaissance, pas uniquement morale mais monétaire.

Maintenant, la frontière entre création et modification, adaptation, amélioration est difficile à calibrer.

Il y a des techniques qui sont rentrées dans le domaine public et qui, de ce fait, ne devraient plus percevoir de droits d’auteur ; mais les techniques qui font partie intégrante d’une routine construite par quelqu’un et qu’un autre utilise à la télévision, par exemple, devrait rentrer dans ce qu’on appelle le partage de droits.

C’est un domaine complexe et je pense que c’est à un juriste spécialisé dans les droits d’auteur que revient le plaisir de répondre à cette question.

Sur quel critère, estimes-tu qu’un tour est une création ?

Le mot création est un mot puissant.

Lorsqu’un musicien créé une nouvelle mélodie, il utilise 7 notes de musique, il n’en invente pas de nouvelles.

Une création peut être une combinaison de différentes routines mises les unes aux autres, comme elle peut être une nouvelle structure composée de mouvement classique.

Quoi qu’il arrive, elle doit être emprunte de la personnalité de celui qui la présente. Son texte doit être personnel, son rythme unique.

A la limite je me fous qu’il n’en soit pas le concepteur immédiat si il est un interprète formidable et si il la présente à sa manière.

Carlos VAQUERA
Carlos VAQUERA © Christian D’hoir

Comment se fait il qu’il y ait si peu de fille dans le métier ?

Pour répondre à cette question, je vous laisse en compagnie d’une femme magicienne que j’avais interviewé sur ce thème bien précis en février 1995 pour la “Circular”.

Partager des opinions sur un même sujet nous prouve qu’il n’existe pas qu’une seule vérité ; elles sont aussi nombreuses que nos différentes sensibilités. Alors vive la différence et vive nos collaborations !

> Samantha : lire une opinion parmi les autres sur la ” la magie et les femmes “

D’un point magique, quelle est la chose dont tu sois le plus fier ? Et le moins ?

Être à côté de Roberto Giobbi, Aurélio Paviato, Pedro Lacerda et Joaquin Navajas, l’un des fils spirituel d’Arturo de Ascanio est une de mes plus grande fierté (n’oublions pas que dans cette famille on retrouve Johnny Thompson, Richard Suey, Alfredo Florensa, Juan Tamariz et Bernard Bilis qui, eux, sont les frères d’Arturo !).

Une des choses dont je suis le moins fière est toute cette hypocrisie et méchanceté qui règne dans un art qui devrait être un passeport pour l’amitié.

Quel est le tour de ta création dont il est le plus fier ?

Pour ce qui est d’une technique, j’aime ma version du “Phoenix”, elle me procure autant de plaisir sur scène que de table en table.

Pour ce qui est d’une routine de cartes, j’aime la construction de ma routine “Le pouvoir de l’ombre” ou peut-être mon “Poker d’enfer” ? ou “Mes cartes à imagination” ?…
non, décidément, je ne peux pas faire un choix définitif car, j’ai pour règle de ne faire dans la vie que ce que j’aime !

Quel est le tour que tu n’as pas inventé que tu préfères voir faire ?

Il y en a beaucoup, les nœuds des foulards de Slydini, le miser’s dream de Jeff Mc Bride, le tour des gobelet et de l’eau de Vadini, les cigares de Nate Leipzig, le homing card de Kaps, le maniement du jeu mnémotechnique deTamariz, le tour “mentalisme par élimination” de Ascanio, et tant d’autres…

Quelles techniques ou routines aimerais-tu parfaitement savoir faire ?

Il y en a trop pour que je puisses les énumérer toutes !

Est-il encore possible de te bluffer ? Si oui, quelles sont les personnes qui l’aient récemment faites ?

Oui, fort heureusement, et bien plus que vous ne le pensez.

Ma culture magique n’est pas aussi vaste qu’on pourrait le croire.

Les trois derniers en date qui m’ont complètement bluffé sont Juan Tamariz avec une routine de cartes incroyable (pas de mnémotechnie cette fois-ci), Chad Long avec sa routine des 3 pièces et Sylvester the Jester avec ces apparitions multiples de pièces.

J’étais comme un gosse et c’est un sentiment qui fait un bien fou à l’esprit et au cœur !

Si tu devais emmener sur une île déserte un seul ouvrage magique, lequel serais-ce ?

L’ouvrage original de “REVELATIONS” de Dai Vernon et non l’édition éditée par Persi Diaconis qui a masqué la plupart des informations les plus intéressantes écrites de la main du “Professor”.

Quels sont des magiciens préférés et pourquoi ?

Il y en a beaucoup et pour des raisons diamétralement opposées. Arturo pour sa compréhension de la magie des cartes et son toucher, Juan Tamariz pour sa connaissance de l’art, sa passion et son intelligence, Jean-Pierre Vallarinopour ses gestes et sa sensibilité, Tom Mulicca pour son monde intérieure, Gary Kurtz pour son expression corporelle et la verticalité de sa magie, Daniel Rhod pour sa recherche unique, Roberto Giobbi pour son étude de l’art, John Carney pour son classisisme, Paul Harris pour sa créativité, René Lavandpour l’émotion qu’il transmet, Tommy Cooper pour son humour, Tomsoni parce que c’est une des dernières légendes vivantes, Tommy Wonder pour la construction de ces routines, Max Maven pour ses effets mentaux, et tant d’autres…

Si tu avais 3 conseils à donner à un jeune magicien débutant, lesquels lui donnerais-tu ?

Lire énormément (et pas uniquement de la littérature magique), travailler les arts de la scène (théâtre, voix, mime, etc.) et aimer son prochain.

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