Niveau : 2/3
Genre
: Cartes
Sources
 : Guy HOLLINGWORTH et Larry JENNINGS

Il se trouve que j’ai récemment lu l’ouvrage de Guy HOLLINGWORTH et qu’en même temps je travaillais la version de Larry JENNINGS de “the homing card”.

La routine que je vous propose est une évolution directe de ces deux tours.
En effet, après le premier chapitre de “drawing room deceptions”, où j’ai découvert l’astucieuse technique du “optical alignment”, j’ai réalisé que le montage de JENNINGS dans “the homing card” est tout à fait adapté pour une application directe et très visuelle. Après quelques tentatives, je me suis rendu compte qu’en effet cela fonctionnait vraiment bien.

Cependant il a fallu que je m’éloigne de plus en plus de la version de JENNINGS, notamment de son scénario, où il parle de son père qui lui a appris des tours de cartes. J’utilise un montage simple qui se fait en main, le tour peut donc être réalisé sans préparation du jeu.

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Technique

Vous pouvez mélanger le jeu ou le faire mélanger, lorsque vous récupérez vos cartes, vous parcourez le paquet de la main gauche à la droite en recherchant des cartes à point rouge. Le montage se fait en parcourant le jeu.

Vous extrayez en saillie externe (outjog) 3 cartes rouges à points.

Pour la troisième, vous la sélectionnez avec une carte noire juste derrière de façon à effectuer le mouvement d’addition classique. Dans le mouvement d’extraction de la carte rouge, la carte noire est poussée sous l’éventail sur une distance légèrement plus courte.

Une 4ème carte rouge est extraite, vous sortez ce petit paquet dans le poing droit de façon a masquer la 5ème carte.

A ce moment du tour vous n’avez rien fait, il n’y a donc pas de raison de stresser outre mesure.

Vous êtes en position pour un Elmsley, alors ne vous en privez pas : petit paquet face en l’air, effectuez le comptage, et retournez le paquet face en bas en position de donne main gauche.

Effectuez un étalement Ascanio comme décrit dans la routine de Paul HARRIS (Reset, The Art of astonishment Vol. 1). Le paquet est saisi en Biddle, les doigts de la main gauche retiennent la carte du dessous et le paquet est glissée vers le bas de la paume, le pouce gauche retient la carte du dessus (la noire) et le paquet est glissé vers le haut, une troisième carte est retenue avec le majeur et l’annulaire gauche et la double est glissée vers la droite.

Si l’étalement est réalisé correctement vous pouvez tourner le poignet gauche et vous montrerez trois rouges, la noire étant masquée par la paume (je dois avouer que j’aime beaucoup ce genre de subtilité).

Retournez le paquet face en bas et de la main droite vous égalisez les trois cartes les plus à droite (en réalité 4 puisqu’il y a une double) vous saisissez le tout au bout des doigts de la main droite (pouce en haut) et vous retournez face en l’air la carte la plus à gauche.

A ce moment vous expliquez qu’une carte rouge va se retourner à vue. Vous égaliser tout le paquet en prenant un break au pouce droit sous la carte du bas, vous aurez une carte double face rouge/noire, sans marquer de pause vous saisissez cette double en main droite et retournez les trois autres cartes rouges face en l’air en main gauche.

Vous posez la double sur le paquet en main gauche, vous égalisez et retournez le tout face en bas. Vous êtes enfin paré pour commencer l’effet.

Si je récapitule vous tenez en main un petit paquet de carte rouge face en bas avec une carte noire face en l’air en plein milieu.

Pour parvenir à cette position, nous avons étalé le jeu, extrait les cartes dont nous avions besoin, montré 4 rouges et expliqué l’effet que nous recherchons, à savoir qu’une carte rouge va se retourner face en l’air.

Vous emmenez bien évidemment les spectateurs vers une fausse piste , qui ne paraît pas très intéressante à prime abord.

Les cartes sont en main droite et vous les comptez en étalant en main gauche : simple, simple double, simple. Vous effectuez le mouvement de Guy HOLLINGWORTH the optical alignment (décrit dans son livre récent) et vous avez une carte noire qui apparaît à vue face en l’air, 2ème à partir de la gauche, au milieu de vos cartes face en bas.

Vous jouez la surprise (j’ai vraiment beaucoup de mal à ce moment-là !)

Les deux cartes supérieures face en bas sont prises en main droite et les trois cartes inférieures (une double face en bas et la noire face en l’air) sont égalisées, on boucle la carte inférieure et la main droite se saisit de la double pour la placer en saillie externe.

La double est extraite complètement de la main droite par un pivot sur l’annulaire gauche.

Le pouce gauche retourne les cartes face en l’air et les étale pour montrer 3 cartes rouge en main droite et une noire en main gauche (une double).

La double est égalisée sur les trois cartes en main gauche et lors de l’égalisation, vous prenez un break au petit doigt gauche sous une triple (noire face en l’air , rouge face en bas, rouge face en l’air).

Retournez la triple et vous donnez la carte supérieure sur le paquet, vous donnez ainsi l’impression de vous débarrasser de la noire pour tenter le tour avec seulement trois rouge. Larry JENNINGS cache la face du petit paquet quelques instant pour ne pas que le public note le changement de carte rouge, quelques secondes suffisent pour effacer cette sorte de rémanence visuelle. Il est surtout très important de remettre le paquet en l’air.

Paquet en biddle main droite et étalez les deux cartes inférieures, un peu à la DUVIVIER, pour montrer 3 rouges.

Retournez le paquet face en bas et réalisez un demi-Ascanio, la carte inférieure est retenue en main gauche, le pouce gauche retient la carte supérieure légèrement décalée à gauche et la double du milieu est extraite en biddle main droite et replacée décalée pour un nouvel optical alignment (j’adore cette technique !).

La carte noire apparaît donc à vue au milieu, et vous enchaînez la même séquence que plus haut pour donner l’illusion que vous vous débarrassez de la noire : la carte supérieure est prise en main droite, égalisation de la triple en main gauche, boucle et saisie d’une double et outjog de la double.

Pivot sur l’annulaire, et retournement par le pouce gauche des deux cartes restant face en bas.

Vous montrez 2 rouges en main gauche et une noire en main droite. Posez la double sur le paquet en main gauche, égalisez, boucle et retournement triple, donnez la première carte sur le paquet et montrez deux rouges (en réalité une double et une simple, mais vous avez compris maintenant).

Expliquez que vous vous êtes trompé de tour et qu’en réalité il ne s’agit pas du tour des cartes rouges qui se retourne mais de la carte noire qui apparaît quand on secoue une carte rouge. Si à ce moment-là du tour, votre public ne vous prend pas pour un débile léger, vous avez du bol.

Nous avons 3 cartes en main, il n’est donc plus possible de faire à nouveau appel à l’optical alignment dont nous n’avons déjà que trop abusé. Pour la suite du tour, nous devons rester dans un registre très visuel et l’idée est donc d’effectuer deux changes de couleur à vue. Je vais vous décrire ce à quoi je suis arrivé en remerciant Yves DOUMERGUE pour son coup de main, car je dois bien avouer que j’ai séché un bon moment sur cette partie.

Premier change

Yves m’a montré ce change qui s’insère complètement dans la logique du tour, cette technique est très simple et remarquablement magique. La carte est montrée entre deux doigts, un mouvement de haut en bas est imprimé et le change opère.

Nous sommes dans la situation suivante, du bas vers le haut en main gauche en position de donne: une rouge face en l’air, une noire face en bas, une rouge face en l’air.

Une boucle de la carte inférieure, le pouce gauche est posé à l’index (le nom de la carte) de la carte supérieure et la double est saisie entre pouce et annulaire droit sur les angles non indexés.

Vous levez la carte et pivotez sur votre droite et le pouce gauche permet d’éviter le flash de la carte inférieure.

Vous effectuez un mouvement de va et vient de haut en bas et lorsque vous remontez la troisième fois, l’index retourne la double et le change est réalisé. Il est important d’effectuer le change lorsqu’on remonte.

Sans trop attendre vous retournez la rouge en main gauche et posez la double (la carte noire) en position de la donne main gauche. Vous laissez la rouge face en bas en main gauche et replacez la noire face en l’air sous le paquet.

Retournez l’ensemble, bouclez la carte inférieure, saisissez la double, retournez la rouge face en bas et retournez la double dessus et donnez la carte supérieure. Vous vous êtes à nouveau débarrassé de la noire.

Il nous reste en main, une double, la rouge masquant la noire.

Les possibilités pour le change final sont infinies. Mais je préfère qu’il soit visuel. J’envisage deux possibilités:

Le snap change dont vous trouverez une excellente description dans la première video de Jeff Mc BRIDE sur les manips de cartes, avec même une solution pour finir clean, ou une autre possibilité décrite dans la très récente video de Gaston QUIETO (twenty) où la carte est posée sur table et le change s’opère à vue.

Quel que soit votre choix il faut que cela soit très spectaculaire pour terminer une routine très visuelle.

Merci à Bruno SANVOISIN opur les corrections.

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