Date : Mai 2002
Niveau
: 2/3
Genre
: Cartes
Sources : Harry LORAYNE
Matériel utilisé dans la routine :
Jeu Bicycle rouge l’unité

Il y a quelques années, je me suis porté acquéreur du premier ouvrage de la série des Very Best Of, éditée par les Editions Technique du Spectacle, et je dois dire que je ne le regrette pas ; loin de là.

Ce premier livre consacré à Harry LORAYNE est une petite mine d’or. Je n’ai qu’un seul regret en ce qui concerne la série, c’est qu’au fil des parutions le nombre de pages des ouvrages diminue.

Mais revenons à LORAYNE et à un tour intitulé «les Voyageuses fantastiques».

Cette permutation (d’où de titre) de deux cartes m’a plu, et je l’ai présentée plusieurs fois, telle que LORAYNE l’a décrite. Mais elle présentait, pour, moi, quelques faiblesses.

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Aussi, tout en gardant l’idée de base, nous nous sommes mis (César MORENO et moi-même dans un premier temps, puis Alfonso RAMON et toujours moi-même dans un deuxième) à repenser le tour.

Voilà donc le résultat de nos cogitations. Il s’agit d’une permutation de deux cartes, sans manipulation (ou presque) et qui est des plus trompeuses, surtout si elle est présentée promptement. Mais jugez donc vous-même.

Effet

Le magicien demande à deux spectateurs de prendre chacun trois cartes et de penser à l’une d’elles, puis de bien mélanger.

Les six cartes sont rassemblées, mélangées et redistribuées en deux tas.

Chaque spectateur a bien suivi sa carte… en supposant que la carte du premier spectateur soit dans le paquet de droite, et celle du second dans le paquet de gauche… sans manipulation, elles vont permuter.

Et effectivement, lorsque vous prenez le paquet de gauche il se compose non plus de trois cartes, mais de quatre !

Vous demandez au premier spectateur de vous révéler pour la première fois le nom de sa carte et… miracle elle est bien arrivée dans le paquet de gauche.

La même chose ce reproduit avec la carte du second spectateur qui passe du paquet de gauche, dans celui de droite.

Alors, on passe aux explications ?!?

Présentation

Vous prenez votre jeu qui vient d’être mélangé, ou vous pouvez aussi utiliser un jeu prêté, et vous le donnez au premier spectateur (A) en lui demandant de prendre trois cartes au hasard dans ce dernier et de les déposer, placés en tas, devant lui.

Puis il passe le paquet au second spectateur (B) qui fait la même chose. Ils ont donc chacun trois cartes, faces en bas, devant eux. Vous leur demandez de bien mélanger Ieurs cartes et de s’arrêter quand bon leur semblera.

Puis vous leur demandez de regarder la première carte de leur paquet respectif, de s’en souvenir, de la remettre à sa place de mélanger les cartes, afin que personne ne puisse connaître la place occupée par leur carte.

Lorsqu’ils sont convaincus de ne plus connaître eux-mêmes la position de la carte à laquelle ils sont en train de penser, ils reposent leurs cartes devant eux.

A ce moment là, vous prenez le paquet du spectateur A en main gauche et celui du spectateur B en main droite (à condition qu’au début du tour vous les ayez placés respectivement à votre droite et à votre gauche).

Vous éventaillez les trois cartes dans chaque main et les imbriquez l’une dans l’autre (fig. 1) en commençant par les cartes qui occupent la face des paquets.

Puis vous tenez le paquet en main gauche et le mélangez au moyen d’un mélange usuel, dit aussi à la française (fig. 2).

En fait, vous vous contentez de peler les cartes, une par une, et ceci par deux fois. Ainsi l’ordre des cartes n’a pas changé.

Maintenant, il vous faut prendre connaissance de la valeur de la dernière carte du paquet de six que vous tenez en main gauche.

Les moyens pour y parvenir sont multiples. Personnellement, comme il y a peu de cartes, je me contente d’avancer le paquet à l’aide de la main droite tout en bloquant la dernière avec l’index gauche (fig.3).

Puis je reviens en position normale et profite du fait qu’il y a peu de cartes pour les incurver vers le bas (concave) et faire disparaître la trace de mon petit «coup d’œil».

Tout cela est fait pendant que je récapitule aux spectateurs ce qui vient d’être fait. Et il ne faut pas plus de trois secondes pour le faire !

Vous allez maintenant utiliser le principe du décalage.

C’est-à-dire que le paquet est tenu en main gauche, dans la position de la donne.

Le pouce gauche décale la première carte vers la droite, et la main droite s’en empare et la redresse face vers vous. Vous en prenez connaissance mais nommez la carte qui occupe la dernière place du paquet.

Puis vous déposez cette carte à votre gauche.

Vous prenez la seconde, la regardez mais nommez celle qui est sur la table.

Vous déposez cette seconde carte à votre droite, à au moins trente centimètres de la première.

Dans tout ce qui est voyages, plus il y a d’espace qui sépare les paquets, plus le tour pour le spectateur est clair et spectaculaire.

Et vous continuez ainsi avec la troisième carte qui va à gauche sur la première.

La quatrième à droite, la cinquième à gauche, la sixième à droite.

Cette distribution doit être faite très vite, au plus dix secondes.

Vous avez donc trois cartes à droite et à gauche.

Mais avec le principe du décalage, les cartes que vous avez nommées à droite sont en fait à gauche et vice versa. Il vous suffit donc de demander au spectateur A où se trouve sa carte, dans quel paquet ?

Il vous répondra qu’elle est dans le paquet de droite (pour avoir ce résultat, il vous suffit lors de l’imbrication des cartes en éventail, de placer en premier une carte du paquet de la main gauche, comme le montre la figure 1).

Surtout ne la lui faites pas encore nommer.

Vous égalisez bien les paquets, l’un après l’autre et faites semblant de prendre une carte, invisible, du paquet de droite et la transporter dans le paquet gauche.

Vous prenez alors le paquet de gauche en main gauche et le tenez, faces en bas, dans la position de la donne. Puis vous effectuez un comptage Elmsley trois comme quatre.

«Votre carte vient d’arriver dans ce paquet. Pouvez-vous s’il vous plaît la nommer pour la première fois, puisque je vous rappelle que vous n’avez fait qu’y penser et que personne d’autre que vous ne connait cette carte»

Le spectateur nomme sa carte, vous retournez le paquet en main gauche, faces vers vous et regardez la première carte.

Si c’est celle que le spectateur vient de vous nommer, jetez-la sur la table, face en l’air. Si ce n’est pas le cas, la main droite la prend et la place derrière les autres, sans la montrer aux spectateurs, et vous recommencez ainsi jusqu’à trouver la carte nommée.

En fait, il n’y a vraiment que trois cartes, donc cela va très vite.

Cette manière de faire, empêche les spectateurs de vérifier que ce paquet ne se compose pas des cartes que vous avez annoncées, et qu’il ne contient en fait que trois cartes.

Une fois la carte jetée face en l’air, vous replacez les cartes faces en bas sous elle (fig. 4).

Puis vous demandez au spectateur B où se trouve sa carte. Il vous répondra qu’elle est dans le paquet que vous venez poser ; soit le paquet de gauche.

Vous refaites comme précédemment, mimez les gestes de prendre une carte et de la placer dans le paquet de droite.

«A droite où il n’y avait plus que deux cartes, nous en avons maintenant trois. Quelle était la carte à laquelle vous pensiez, s’il vous plaît ?»

Vous prenez le paquet de droite en main gauche, faces en bas, et les comptez une par une, exactement comme si vous alliez faire un comptage Elmsley, de la même manière que vous avez compté 4 précédemment.

Mais cette fois-ci, pas de triche, vous retournez les cartes faces vers vous, et les regardez jusqu’à ce que vous voyiez apparaître la carte nommée.

Vous la jetez face en bas l’air sur la table, et placez les autres cartes, faces en bas, juste dessous. CLIMAX !

Note du Rédacteur

Lorsqu’au début vous demandez aux spectateurs de prendre trois cartes et de les déposer devant eux, ils doivent le faire sans les regarder.

Ils prennent au hasard. Ainsi, ils n’auront vu qu’une carte et ne pourront jouer un mauvais tour en annonçant une autre.

Lorsque vous placez par la suite, les paquets faces en bas, il est important de bien les égaliser par la suite. Car pour le premier voyage, vous êtes sensé ne plus avoir que 2 cartes dans le paquet de droite.

Voilà donc le résultat de mes cogitations. Essayez ce tour en public et vous verrez que nous avons quand même gommé les quelques points faibles du tour de Harry LORAYNE et que dans le domaine des voyages de cartes, il est maintenant difficile de faire plus clair et plus facile.

Extrait de l’Eventail n°1 de juillet/août 1989

>>> Réagissez à cet article sur le forum (merci de mettre comme sujet “[Permutation] d’Armand PORCELL”) !

Merci à Bruno SANVOISIN pour la relecture.

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