Memory for Rose de Emmanuel PRIELS

Il arrive parfois que la réalité rejoigne juste la fiction, ce peut parfaitement s’appliquer à l’étrange histoire qui arriva jadis à un ami maintenant perdu de vue.

Il s’appelle Pierre Houthuis et était marié à la charmante Alice, il venait d’obtenir une brillante promotion dans une boite d’informatique américaine, la seule condition était de déménager de Bruxelles vers New York.

Les joies comme les malheurs aimant la loi des séries Alice venait d’apprendre qu’elle était enceinte. Pierre m’annonça la nouvelle et je me dis que j’avais rarement vu homme plus heureux. Nous fêtions cela chez moi jusqu’au début de l’aube puis vint l’heure des au revoir, j’ignorais alors qu’il s’agissait d’adieux.

Ils arrivèrent à New York un lundi ensoleillé et furent accueillis à l’aéroport par un responsable de la firme de Pierre, il avait l’air à la fois charmant et complètement artificiel, comma un mannequin de cire doué de la parole.

Il avait une mauvaise et une bonne nouvelle à leur dire, l’appartement de fonction qui leurs était réserver avait brûlé entièrement mais en attendant il pourrait loger à l’hôtel aux frais de l’entreprise.
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Thorn entreprise s’excusait de ces désagréments dont il n’était pas responsable, le responsable leurs conseilla vivement un immeuble à Manathan ou plusieurs appartements était libres et avec un loyer raisonnable si tant est qu’il soit quelques chose de ce genre dans cette ville.

Les premiers jours à l’hôtel furent long pour Alice, Pierre était partit tôt et revenait tard, Ils avaient prévu d’aller voir le plus vite possible l’immeuble de Manathan. Ils décidèrent de le visiter le lendemain matin.

Probablement par nervosité ils se réveillèrent à l’aube.

Dehors un brouillard étrange masquait la ville, un taxi peu loquace les conduisit devant une grande bâtisse flanqué d’un portique gothique pour le moins étonnant, Pierre avait l’impression de connaître l’endroit mais était incapable de réfléchir sous l’effet d’une fatigue irrépressible.

Ils entrèrent et furent accueillis par le concierge qui ressemblait à s’y méprendre à Anthony PERKINS, il les invita à prendre un thé dans sa loge.

Sur la petite table de salon s’étalait les lames majeurs d’un jeu de tarot, intriguée Alice lui demanda s’il faisait de la voyance.

-Moi ! Non pas du tout, j’utilise ces cartes pour déterminer l’appartement qui vous conviendra le mieux. Je vais vous expliquer, l’immeuble à 22 appartements et il y’a 22 arcanes majeurs dans un jeu de tarot, il suffit que vous choisissiez une carte pour voir quelle sera votre mission ici.

Pierre était de plus en plus mal à l’aise, il pouvait à peine rester debout. Tout semblait sortir d’un songe anxiogène.

Alice semblait fasciné par ce type bizarre et n’hésita pas à mélanger le jeu de tarot, puis Ira (Pierre venait de s’apercevoir qu’il connaissait le prénom du concierge pourtant il n’avait pas l’impression qu’il s’était présenté) lui dit de choisir un nombre entre dix et vingt car il ne restait que ces appartements disponibles.

Très bien Alice !
Maintenant essayons quelque chose d’étonnant dit Ira un sourire plus large que son visage se dessinant lentement. Vous allez après votre choix faire une réduction numérologique de l’arcane choisie, par exemple si vous prenez le numéro 12 il vous suffira d’additionner ces deux chiffres 1+2, simple n’est-ce pas ?
Puis vous prendrez la carte en troisième position.

Incapable de parler Pierre se dit que tout ça n’avait pas de sens, la pièce semblait bouger et les sons autour de lui déformés comme dans un aquarium.

Alice fit tout ce que lui dit l’étrange gardien, une carte face caché fût mise de côté après toutes ces opérations soi-disant numérologique.

Maintenant retournez-la !
Pierre avait l’impression qu’Ira était maintenant sur la table dans état d’excitation effrayant, Alice bizarrement calme retourna la lame.
C’était l’arcane 15, le Diable !

Il ne pouvait en être autrement susurra le concierge, j’ai déjà votre porte-clefs avec le numéro d’appartement, c’est le même que vous aviez choisi dès le départ.

Pierre hurla comme pour se réveiller d’un cauchemar, d’un effort surhumain il vit à travers la fenêtre le nom de l’immeuble «  Dakota Building », la maison maudite jadis filmée par Roman POLANSKI. Il empoigna Alice et s’encouru avec elle au dehors, il faisait nuit.

Comme je l’ai dit je n’ai plus jamais eu de nouvelle d’Alice et Pierre, néanmoins l’enfant se porte bien.

Il m’aime bien et est très avancé pour son âge, le côté rassurant et calme du quartier de Bruxelles ou je demeure lui sera très profitable, demain nous irons à l’aéroport de Zaventem accueillir oncle Ira.

Dors bien mon enfant et ne t’inquiète pas, je ne laisserais pas la lumière allumée.

Explication

Le texte fait partie intégrante d’une routine de magie bizarre, j’ai pris ici évidement l’histoire de Rosemary’s Baby qui a été un de mes premiers frissons en littérature fantastique.

Pour les effets vous devez avoir les 22 arcanes majeurs d’un tarot, j’utilise ici celui de d’Alceister Crowley.

Le mien à pas mal vécu, je vous conseille d’en utiliser un de ce genre.

Le premier effet est la découverte de la carte du diable.

Lors de la séquence du choix d’Alice demandé à une spectatrice de mélanger le jeu, vous aurez au préalable ponté l’arcane 15.

Lorsque vous lui reprenez le jeu vous couperez discrètement au pontage pour avoir le diable en dessous du jeu, faite cela en continuant l’histoire, n’oubliez pas !

A ce moment vous êtes Ira et la spectatrice Alice et pas un magicien qui fait choisir une carte.

Vous devrez positionner la carte en dixième position à partir du dessus du jeu dos visible.

Vous pouvez utiliser un Blitz / Cull ou tout autre méthode vous convenant du moment que cela reste un geste simple, pas de place ici pour des fioritures.

Le forçage est vieux comme le diable, faite choisir un nombre en dix et vingt en justifiant cela par les numéros d’appartement libres, comptez simplement les cartes une par une face cachées sur la table, puis faite faire la réduction numérologique (par ex 14 1+4, 16 1+6, j’arrête là je suis un peu fatigué) et recomptez les cartes sur table pour arriver à ce chiffre, vous tomberez automatiquement sur le diable.

Vous devrez aussi pour le second effet vous procurez 5 clés de type Yale usagée attachée chacune à un porte-clefs différents

Evitez les porte-clefs macdo et prenez plutôt des objets étranges et originaux.

Sur 4 des porte-clefs vous attacherez avec un morceau de corde fine un morceau de bristol avec indiqué dessus appartement 13, 14, 16, 17.

Vous voilà donc avec 4 porte-clefs, chacun ayant son numéro et sa clé.

Mettez en un dans la poche extérieur droite de votre veste, l’autre dans l’extérieur droite. Puis les deux dernières clés en poche intérieur droite et gauche.

La cinquième clé porte un bristol avec appartement 15 et sera mise dans votre portefeuille. Vous aurez compris que si le spectateur ne choisis pas

le 13, 14, 16, 17 pour la sélection en 10 et 20 vous sortirez la clef avec le numéro 15 qui est le numéro de l’arcane du diable, dans tous les cas le choix semble prévu à l’avance.

J’utilise cet effet depuis pas mal de temps et il laisse un sentiment de paranoïa assez fort.

Privilégiez votre jeu de personnage, les effets n’en seront que plus forts.

N’hésitez pas à changer de lieu final à l’histoire, tout le monde n’habite pas Bruxelles (quoi que…)

Amusez-vous bien avec cette petite introduction à la « magie bizarre » même si je n’aime pas ce terme.

Keep the secret et bonjour chez vous.

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