Éditeur : Marchand de Trucs
Année : 2015
Pages : 392 avec 320 illustrations de Benoit DRAGER & préface de Carlos VAQUERA
Format : 16 par 24 cm
Prix : 70 €
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Ayant acheté “Illusions” de Guillaume BOTTA depuis quelques mois, j’ai eu le temps d’approfondir la lecture et je vous livre un compte rendu de cet ouvrage.

Avant de commencer, j’aimerais féliciter Guillaume qui a fait un travail remarquable.

Le livre est très bien structuré au niveau des explications des tours.

Illusions de Guillaume BOTTA
Illusions de Guillaume BOTTA

Il y a systématiquement :

  • Une introduction (informations générales sur la routine, avantages, processus de création, présentation…).
  • La description de la routine, la méthode (les explications).
  • Le point reset (comment être de nouveau prêt pour montrer le tour une seconde fois).
  • La magie (en quoi cet effet est-il magique dans l’esprit des spectateurs ?).
  • Les notes (les informations supplémentaires, les subtilités techniques et psychologiques…).

Il y a parfois des variantes qui sont proposées par l’auteur.

Le livre possède également 320 illustrations de Benoit DRAGER qui sont sobres mais efficaces, facilitant la compréhension des routines. Mais la lecture est très agréable et les explications claires et précises.

Tout d’abord, on peut trouver la partie théorique qui se divise elle même en trois parties.

C’est très intéressant et réellement instructif, on voit que Guillaume a vraiment réfléchi sur les différents sujets qu’il aborde et on comprend aisément son cheminement de pensée.

La première partie – Réflexions pour développer sa créativité

  • La magie dans l’esprit profane,
  • Mentalisme ou illusion mentale,
  • La mélodie Ghosman ou l’orchestre de la pensée (très instructif),
  • L’impact visuel au service des illusions mentales,
  • Le principe Caméléon,
  • L’impact à retardement,
  • La notion de l’impromptu,
  • La difficile frontière entre impossibilité et crédibilité.

Cette première partie fait une cinquantaine de pages.

La deuxième partie – Méthodes et stratégies

Guillaume nous explique des méthodes pour parvenir à un objectif comme par exemple séparer les cartes rouges des cartes noires à partir d’un jeu mélangé, une stratégie permettant un peek cohérent, échanger secrètement un billet à l’insu des spectateurs ou encore contrôler un montage de plusieurs cartes…

Certaines méthodes sont d’ailleurs utilisées dans les routines du livre.

Cette partie fait une quarantaine de pages.

La troisième partie – Les routines

Elle est composée de deux chapitres et d’une partie bonus.

Cette partie fait 265 pages.

Le premier chapitre se consacre exclusivement aux routines de cartes.

Il y en a dix et celles que je vais intégrer dans mon répertoire sont :

K.O incidence

Le spectateur choisit une carte librement qu’il ne regarde pas et qu’il nomme au hasard comme pour deviner son identité.

Un deuxième spectateur visualise une carte pendant que le magicien effeuille le jeu.

Les deux cartes sont ensuite révélées au public, la première correspond bien à ce qu’avait dit le spectateur et la seconde correspond à la prédiction du magicien.

Deux pensées pour un regard

Un oeil dessiné au dos d’une carte posée face cachée sur la table s’avère être une prédiction qui va révéler le rang d’une carte mémorisée par le spectateur.

Le magicien devine ensuite l’identité complète de la carte.

L’oeil disparaît de la carte et quand le jeu est étalé, l’oeil apparaît alors sur le dos d’une carte vers le milieu du jeu. Il s’agit de la carte du spectateur.

L’oeil disparaît de nouveau et se retrouve finalement sur l’étui du paquet qui avait été pourtant montré des deux côtés au début du tour.

ACAAN silencieux

Parmi plusieurs paquets, le spectateur choisit un tas et mémorise une carte et son rang dans la pile.

Il reconstitue ensuite les paquets comme bon lui semble.

Le spectateur parvient à retrouver sa carte en distribuant le nombre de cartes correspondant au rang qu’il a mémorisé. Il continue la distribution en épelant le prénom de son choix.

La dernière carte de l’épellation est révélée, c’est la carte choisie.

Trilogie impromptue

Un premier spectateur choisi une carte qu’il perd dans le jeu en mélangeant celui-ci. Par un jeu de questions/réponses au cours duquel le spectateur peut choisir de mentir, le magicien parvient à deviner sa carte.

Un second spectateur visualise une carte lorsque le magicien est en train de les effeuiller. Le magicien fait ensuite défiler les cartes jusqu’à ce que le spectateur décide d’en toucher une, c’est la bonne !

Enfin, le magicien dépose une carte face en bas sur la table et invite un troisième spectateur à nommer celle de son choix…

C’est la bonne !

Réalités partagées

À partir d’un jeu mélangé, deux spectateurs choisissent chacun une carte qu’ils perdent mais qu’ils parviennent à retrouver juste en coupant de nouveau le jeu.

Deux nouvelles cartes sont choisies, perdues dans le jeu qui est encore mélangé par un spectateur.

Ce dernier coupe le jeu en deux paquets sur lesquels se trouvent les deux cartes choisies, malgré les mélanges.

Deux nouvelles cartes sont choisies et perdues dans le jeu. Le magicien distribue alors le paquet (cartes faces en l’air) montrant alors que les deux cartes ont totalement disparu. Il attire le regard des spectateurs sur l’étui posé en vue de tous pendant le tour.

Lorsqu’il le secoue, on peut entendre des cartes à l’intérieur et quand le magicien ouvre l’étui, on découvre deux cartes (une carte de crédit et l’autre de fidélité par exemple).

Les spectateurs portent alors leur attention sur le portefeuille que le magicien a laissé sur la table avant de commencer le tour, révélant à l’intérieur les cartes choisies (le portefeuille n’est pas truqué).

C’est la routine qui m’a le plus emballé, par son caractère presque impromptu, l’enchaînement des effets qui deviennent de plus en plus forts et le principe de double réalité qui fonctionne merveilleusement bien.

Kill Bill

Un billet de banque est emprunté, signé par un spectateur puis posé bien en vue du public durant toute la routine.

Le jeu de cartes est mélangé par un spectateur et celui-ci choisit une carte que le magicien perd dans le paquet. Il coupe ensuite le jeu et révèle une carte mais qui n’est pas la bonne.

Cette dernière est épelée (une carte par lettre) et le magicien tombe sur la carte choisie.

Pour finir, toutes les cartes de la pile distribuée précédemment sont retournées faces en l’air, révélant ainsi une correspondance exacte et intégrale avec le numéro de série du billet.

Cluedo

Le spectateur choisit librement un lieu, une arme et un assassin.

Tout a été prédit par le magicien.

De plus, le spectateur procède à des choix parmi 10 lieux, 52 cartes et 8 armes (la probabilité que la prédiction soit exacte est de 1/(10x52x8) donc une chance sur 4160 !!!).

Il y a une très bonne utilisation du gimmick Tool de David STONE dans la routine Cluedo.

Comme le précise Guillaume, son utilisation ne doit pas se faire ouvertement (apparition de la carte signée sur le dessus du paquet par exemple) sinon les spectateurs voudront examiner l’étui.

Tool doit être utilisé de manière beaucoup plus discrète et sournoise pour en faire un véritable outil insoupçonné des spectateurs. Il doit amener l’effet, non pas le créer.

Le deuxième chapitre traite des tours sans cartes (douze tours au total)

Cette partie ne m’a pas enthousiasmé car les routines décrites ne me correspondaient pas (ça reste subjectif), mais j’ai retenu une méthode décrite dans la routine «Des chiffres et des lettres» qui permet de forcer un nombre avec la calculette d’un iPhone emprunté alors que les spectateurs font une série d’opérations dans le plus grand des hasards et selon leur libres choix.

Je pense m’en servir pour ensuite faire la révélation du nombre forcé avec le tour classique de la cendre frottée sur le bras faisant alors apparaître la prédiction.

Le temps d’un rêve

La routine utilise une application pour iPhone (payante : 2€99) et spécialement conçue pour révéler n’importe quelle carte pensée d’un jeu de 52 à partir de votre répondeur téléphonique (pas de pre-show, ni de complice).

Guillaume a détourné l’utilisation de cette application pour pouvoir révéler autre chose que des cartes, en l’occurrence, une heure précise que s’imagine le spectateur (par exemple 8 h 45).

La préparation est longue et fastidieuse mais le jeu en vaut la chandelle car le tour est impromptu (du moment que vous avez votre iPhone sur vous) et extrêmement fort au moment de sa révélation.

La duplication du sioux

La méthode qu’explique Guillaume dans son tour est très ingénieuse.

Elle permet de faire une reproduction de dessin du spectateur en se basant sur une subtilité qui permet de supprimer le dessin du spectateur sans devoir le détruire.

Mais l’inconvénient majeur est qu’il faut utiliser un stylo «friXion», or si le spectateur sait que l’écriture s’efface grâce à la chaleur, il peut comprendre facilement le fonctionnement du tour.

Enfin la partie bonus qui propose quatre routines visuelles et impromptues.

Celles que je retiendrai sont :

Voyages en classe impossible

3 cartes signées voyagent d’un paquet à un autre.

Clin d’oeil

Le spectateur choisit une carte (une dame pique par exemple) qui est ensuite perdue dans le jeu. Puis le spectateur choisit 3 cartes qui se révèlent être des cartes indicatrices.

Grâce à ces dernières, le magicien parvient à trouver l’identité de la carte choisie.

Le magicien pose les 3 cartes faces cachées et sort un joker du jeu, il retourne ensuite les 3 cartes faces en l’air et elles se révèlent être des dames.

Après l’étonnement des spectateurs, le magicien retourne le joker qu’il a entre les mains, c’est la dame de pique, la carte choisie !

Bidstery

C’est une version du «Tour du Biddle» qu’a mis au point Guillaume.

Une carte est posée avant le début du tour, face cachée.

Le spectateur choisit une carte qui est reperdue dans le jeu. Le magicien fait ensuite défiler les cartes du jeu par groupes de quatre jusqu’à ce que le spectateur l’informe qu’il a vu passer la sienne.

Le magicien prend alors les quatre cartes en main (dont la carte choisie), devine celle du spectateur et la fait ensuite disparaître.

Les spectateurs peuvent alors examiner les 3 cartes restantes leur prouvant que la carte a réellement disparue.

Leur regard se porte ensuite sur la carte posée avant le début du tour et cette dernière se révèle être la carte choisie.

Je tiens à préciser que les routines dans ce livre ne sont pas compliquées à réaliser techniquement parlant mais vous devrez travailler les enchaînements et la présentation.

Il m’est arrivé de sourire plusieurs fois pendant la lecture du livre en voyant l’enchaînement des procédés utilisés (assez simples, cohérents et toujours justifiés) qui permettent d’aboutir à de superbes routines.

Certains tours nécessitent l’utilisation d’un portefeuille Himber, du gimmick Tool, de cartes spéciales, ou encore du Assasin Wallet mais la majorité des routines ne demanderont qu’un jeu de cartes ou des accessoires faciles à trouver.

Un glossaire est présent en fin d’ouvrage pour définir les termes techniques utilisés durant les explications des tours.

En conclusion

Je conseille vivement Illusions de Guillaume Botta aux personnes voulant à la fois développer leur créativité, aborder des aspects théoriques de la magie et surtout ajouter des routines à fort impact dans leur répertoire.

Pour 70 euros, ce livre est juste une petite pépite pour tout magicien.

J’ai ajouté 10 routines à mon répertoire (que l’on peut qualifier de ”routines commerciales”), sans compter les méthodes et stratégies, la théorie et l’enrichissement général pendant la lecture du livre.

D’ailleurs la préface très élogieuse de Carlos VAQUERA ne pourra que confirmer mon opinion sur ce livre. Alors n’attendez plus, foncez !

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