Las Vegas a évolué d’une façon extraordinaire depuis un demi siècle.
D’une population d’environ 25 000 habitants avec une réputation sulfureuse de drogue, mafia et prostitution, la ville est devenue une sorte d’énorme Disneyland dont la population augmente de 4 à 5000 habitants par mois, pour dépasser 1 million 3 aujourd’hui !
Il est vrai que l’invention de l’air conditionné à la même époque a dû y être pour quelque chose. On note en été des températures courantes de 30 à 35°, ou 40 quand il fait chaud. On avait montré il y a quelques années à la TV la manière de cuire un oeuf sur le trottoir !

Un petit jeune, Lance BURTON, fort de son Grand Prix à la FISM en 1982, était arrivé en renfort avec son numéro de bougies, cartes et colombes complété ensuite par une substitution après un duel avec un inquiétant personnage noir masqué. D’abord au Tropicana dans le spectacle des Folies-Bergères, puis spectacle complet à l’Hacienda, démoli depuis, et depuis 1996 dans un nouveau casino le Monte-Carlo. Théâtre luxueux avec sièges traditionnels, construit sur mesure pour son spectacle (le lustre en cristal de la salle descend au dessus des spectateurs pour permettre à Lance de réapparaître avec un enfant du public).
Et de temps en temps David COPPERFIELD ou Penn et Teller pour deux ou trois semaines entre deux tournées, ou programmes de télévision. En close-up Daniel CROS, un compatriote installé depuis une quarantaine d’années a fait les beaux soirs du Desert-Inn avant de travailler à son compte, ou Michael SKINNER parti depuis pour un monde meilleur comme Jimmy GRIPPO.

Et l’après-midi (généralement des spectacles avec moins de numéros extérieurs, ou moins de danseurs, mais moins chers et destinés à attirer les chalands dans les casinos –donc vers les jeux- ce qui n’ôte rien à la qualité des performances) Rick THOMAS au Tropicana et Mac KING –comédie (pour ceux qui comprennent les blagues) et néanmoins excellente magie au Harrah’s, ou encore Nick LEWIN, jusqu’à l’an dernier dans un Casino qui a malheureusement fermé depuis, écrasé par la concurrence des établissements récents énormes et très luxueux.


Gaëtan aime bien les effets que les magiciens croient connaître mais dont la subtilité les trompe d’autant plus. De même pour un bonneteau avec trois cartes, dont le début ressemble beaucoup au Dutch Looper de Ken BROOKE. Mais la carte rouge disparaît pratiquement à vue, et les cartes qui restent son retournées librement sur la table. Gros succès, mérité par la créativité du magicien, son humour et sa gentillesse.

Otto en est l’une des attractions quand il ne travaille pas au Crazy Horse de l’avenue George V. Son numéro de magicien calamiteux y fait la joie du public. Je rassure ses copains : Otto a maintenant tout à fait la tête sur les épaules, et sa folie n’est que professionnelle.

Accompagné d’un fond musical de chants Flamenco, puis de musique orientale, il étonne et déroute le public par la pureté et la finesse de sa prestation basée sur la pure dextérité, sans le moindre accessoire.
Parmi les spectacles de scène, Penn et Teller semblent avoir élu domicile pour une longue période au Rio. Fidèles à leur tradition Penn, le grand, parle sans arrêt, avec esprit et à propos. Teller, le petit (son nom signifie raconteur) ne dit pas un mot.
Et toujours quelques explications. Mais maintenant elles ne concernent que leurs propres trucs. Aucun magicien n’aurait motif à s’en plaindre, comme ce fut le cas autrefois. Un bizarre mélange de caisse au sujet coupé en quatre (mis-made) puis dont la tête voyage d’un morceau à l’autre, puis démonstration avec le même appareil, mais à claire-voie.
Disparition d’un drapeau américain -couplet patriotique, les américains aiment, surtout en ce moment- explication : le drapeau est simplement glissé dans une poche attachée à l’arrière du costume de Penn. Prédiction de cartes ou noms demandés par le public.
Teller est assis sur un gros sofa qui contient, peut-être, l’assistant qui met les prédictions en place dans les enveloppes. Et surtout un superbe homme invulnérable. Chacun des deux de chaque côté de la scène fait feu sur l’autre. Chacun rattrape entre les dents la balle qui avait été marquée. Si vous savez comment ils font j’accepte la confidence.

La grande cage couverte d’un voile est finalement changée en sa partenaire. Toujours dans le spectacle sa très jolie routine d’anneaux (Merci maman, qui lui a toujours demandé de garder colombes et anneaux dans son numéro… les américains adorent aussi toujours la note d’émotion).
Parmi ses nouvelles illusions une caisse, dans laquelle est enfermé un tigre est repliée, un peu à la manière de Origami.
C’est finalement un bébé tigre de quelques mois qui en sort. Rick présente maintenant la femme sciée, genre SELBIT améliorée. Partenaire entravée avec des sangles tenues par les spectateurs invités sur scène. La caisse est examinée par les spectateurs qui entourent le magicien et l’appareil.
Un très joli numéro de danse avec un micro coiffé d’une perruque, clin d’œil à Fred ASTAIRE. Mais le micro dissimulé un instant derrière un voile se change en sa partenaire, qui est alors le sujet d’une lévitation à vue, puis recouverte d’un voile.
Le magicien monte à son tour dans l’espace pour retirer le voile. La partenaire a disparu. Et toujours la boîte isolée au milieu de la scène (million of dollars mystery) et d’où des partenaires apparaissent, Rick lui-même disparaît pour se retrouver dans le public, puis production de deux tigres. Deux autres tigres apparaissent finalement dans deux cages suspendues dans l’espace

Il présentait alors un spectacle de magie relativement classique avec chaise de De KOLTA, malle des Indes, et surtout disparition de sa partenaire recouverte d’un voile (Ashra) pendant qu’il chantait le Fantôme de l’Opéra.
Il est toujours aussi agréable de sa personne, sa voix est toujours aussi jolie, mais il ne fait pas que travailler dans le théâtre de Siegfried. Le célèbre duo le présente, et ne manque pas de lui prodiguer ses conseils.

Ashra s’est embellie d’une suspension à vue avant que le magicien disparaisse dans un miroir placé près du sofa, pour revenir et le traverser.
Plusieurs illusions complètent très agréablement ce très beau spectacle : Une prédiction sur un tableau de différents choix faits par des spectateurs désignés au hasard, la rose volante de papier changée en rose véritable offerte à une spectatrice, le verre de cristal qui se brise, au son de sa voix bien sûr.
Et surtout une magnifique reconstitution de l’ampoule volante de BLACKSTONE, avec mot pour mot le texte de ce dernier, et projection de son portrait en hommage final.
Je ne vous ai pas encore tout dit. Il faut que j’en garde pour la prochaine fois. Et vous aussi.
PS : Il est possible de trouver les réponses à toutes les questions que l’on peut se poser avant de voyager à Las Vegas sur : www.lasvegas.com : Réservation des billets d’avion, Prix des hôtels etc. Même des critiques sur les spectacles ! Ce site est géré par le quotidien de la région le “Las Vegas Review Journal”.
>>> Lire l’article de Hervé BUSSEUIL (1998) sur le même sujet.
>>> Lire les CR d’Otto WESSELY (2001/2002) sur le même sujet.
>>> Lire le CR de Michel FONTAINE (2002) sur le même sujet.
>>> Lire le CR de Tobias (2003) sur le même sujet.
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