[Humour] Train-train

Pas facile la vie de magicien.

Tenez, rien qu’aujourd’hui. Je suis allé à la boulangerie acheter une petite baguette, chez le charcutier pour prendre du jambon à la coupe, puis à la poste pour envoyer une carte choisie (par mes soins, évidemment). À la maison de la presse, je me suis fait refiler un journal déchiré ! Du coup, je suis allé effeuiller Descartes chez mon libraire. Ensuite un saut au salon de coiffure pour une petite coupe Charlier bien dégagée derrière les oreilles. En sortant, un détour par le troquet du coin pour prendre un café sur le (faux) pouce, puis j’ai terminé en allant faire un faux dépôt à la banque.

La soirée s’annonce chargée.

Et vous ?

C. G.

Un magicien chez le charcutier:

- Bonjour, je voudrais du jambon en tranche.

-oui combien?

- Allez y coupé je vous arreterez

- ok

(après une dizaine de tranches)

- Stop, je prendrai celle là...

Bon, je suis allé au resto, il y avait du citron à la carte (j’aime bien car ça pique un peu). Le garçon m’accueille avec une vraie tête de faux nœud pas piquée des hannetons !

J’ai tranquillement parcouru la carte aux coteaux, me décidant finalement pour une bouteille inépuisable de Bourgogne Montrecul rosé. J’ai ensuite commandé une p’tite salade de trèfle, un carré d’agneau avec son gratin de chouchous et un plateau de fromages (notamment de l’Excelsior en boules, ça va de soi).

Tous les entremets avaient été remplacés par des entre-sort !

Il y avait ensuite un choix libre parmi cinquante-deux desserts : une coupe débordante de millefeuilles, des cannelés à apparition, des bavarois de cœur comme de carreau, des balles mousse au chocolat, etc.

Je fis disparaître le café en un éclair.

Le patron, un certain Jean-Fred spécialiste du baklava and front, proposait même des cours de tartes !

C. G.

Étonnant que tu n'aies pas commandé le tête de hareng, pourtant réputée...

Puisqu’il faut mettre le paquet, continuons le jeu. Ces temps-ci je suis resté fort sage mais trêve de senti-mentalisme. Réveillé par la bonne tôt qui me demande avide « Stone ? », je reprends le contrôle, pas de triche (pas même en démonstration), plus question de faire le faraud, je reprends le cap d’une vie ambitieuse. Marre d’être sur cette corde raide qui prend parfois des allures de fil élastique invisible, de vivre dans le secret alors que la vie m’offre tout un éventail de choix équivoques, marre de cette boule zombie dans la gorge et d’être mis au tapis pour m’y étaler, je suis désormais le phénix qui renaît de ses cendres. Enfin le bon tirage, le bon numéro, il est temps de faire une réapparition flash, de devenir un Je bisouté, que ce soit un triomphe !

J’enfourche ma bicyclette et file au zoo. Une pancarte signale : « Lama gît ». Les problèmes, je ne chope qu’eux peut-être ? Je me mélange les pinceaux dans les allées vides à cause des binages, je pratique l’évitation des badauds, je me sens seul, il faut que seul as cesse ! C’est alors que mon smartphone sonne, un message d’un ami malade.

 Oh non, pas Théo ! 

Dis donc, tu mérites un triomphe !

Merci. Placer une allusion au Chop Cup a été le plus délicat.  

Il y a 6 heures, Christian Girard a dit :

Merci. Placer une allusion au Chop Cup a été le plus délicat.

Fallait la sortir du vivier de bons mots que tu possèdes.