Extrait du livre La Grande Magie des Tout Petits 2.0 de Peter DIN

Couverture de l'ouvrage "La Grande Magie des Tout Petits 2.0" de Peter DIN
Couverture de l’ouvrage “La Grande Magie des Tout Petits 2.0” de Peter DIN

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Votre spectacle sera certainement inspiré directement par ce que vous faites déjà en magie.

Afin de faire de ses connaissances un spectacle, il faut écrire une histoire cohérente qui peut être comprise aisément par les spectateurs ou au moins un « conducteur ».

Pour cela, il y a quelques questions à se poser :

Je vous conseille d’utiliser un grand tableau de style « Velleda », ou une feuille de papier que vous fixerez au mur au-dessus de votre bureau, afin de l’avoir toujours sous les yeux.

Sur ce support, vous allez inscrire les caractéristiques essentielles de votre personnage, suivant les questions suivantes en étant le plus précis possible.

N’hésitez pas à écrire n’importe quoi, vous pourrez toujours rayer ce qui ne conviendra plus, ou ne sera pas réalisable.

Le magicien voyageur première version du costume, avant réflexion. (Photo Zakary Belamy)
Le magicien voyageur première version du costume, avant réflexion. (Photo Zakary Belamy)

Qui suis-je ?

Quel personnage vais-je jouer : un magicien, un clown, un conteur, un jardinier ou un plombier zingueur ?

Les possibilités sont infinies et ne sont limitées que par votre imagination.

Ce personnage va être le centre de votre numéro, il est donc essentiel que vous soyez capable de le décrire, presque photographiquement, pour le rendre crédible et compréhensible pour les enfants.

Souvenez-vous la puéricultrice de Loczy, dont vous avez vu la vidéo : elle explique tout au bébé.

Toutefois, vous n’aurez pas le besoin d’aller aussi loin – vos spectateurs seront un peu plus grands -, mais vous devrez être capable de répondre à leurs questions les plus surprenantes.

Si vous en avez le talent, vous pouvez dessiner votre personnage, ou mieux le caricaturer, ce qui permet d’en cerner les particularités, par la mise en évidence des « défauts ».

C’est la technique du « Story Board » utilisée pour le cinéma.

Vous pouvez choisir d’être tout simplement vous-même.

Mais alors, là aussi, posez-vous la question : « qui suis-je ? ».

Car si vous ne le faites pas, vous risquez de voir face à vous des enfants qui ne comprendront pas où vous voulez en venir et auront beaucoup de mal à suivre votre numéro.

Afin de vous aidez à personnaliser votre personnage, donnez-lui un nom.

Ce sera  peut-être le même que le vôtre, si vous ne souhaitez pas faire d’effort d’imagination ou si vous jugez que “vous-même” serez un bon protagoniste pour votre histoire.

Ou bien, inventez un nom à votre convenance, original, banal, drôle, surprenant…

Dans tous les cas, vous remarquerez que cela donnera à votre personnage un commencement de vie.

Ce nom ou ce prénom sera noté en haut de votre tableau.

Pour ma part, j’ai choisi de me créer un personnage récurent que je pourrais décliner sur plusieurs spectacles.

Le personnage à l'origine de mon inspiration.
Bert le personnage à l’origine de mon inspiration.

Je me suis inspiré d’un personnage de film : Bert que l’on découvre dans Mary Poppins.

Je ne souhaitais pas en faire une copie conforme, ce qui aurait été ridicule et improductif, mais m’inspirer de sa construction pour « nourrir » celui que j’allais interpréter.

C’est une méthode que les comédiens connaissent bien, aller chercher dans sa propre vie ou en l’occurrence dans mon cas, dans mes souvenirs d’enfance, pour rendre crédible et vivante l’émotion et l’âme du personnage que l’on doit interpréter.

Ce film a toujours été pour moi, LE FILM.

Je suis capable, les yeux fermés, d’en rejouer chaque scène.

Alors, pourquoi vouloir réinventer la roue ? En regardant dans ma mémoire et en retrouvant Bert, j’allais pouvoir m’identifier à un type de caractère, une démarche, un univers et celui-ci par le travail de restitution, allait devenir tout à fait personnel et heureusement, très éloigné de son illustre modèle.

Car je le répète…

La copie est stérile !

Je n’ai jamais oublié mes cours au conservatoire d’art dramatique.

Mon professeur disait :

« Lorsque votre personnage entre en scène, il vient toujours de quelque part et lorsqu’il regagnera les coulisses, il sait où il ira. »

Il a une histoire, un passé, un présent et un avenir dont il ignore le contenu, comme chacun d’entre nous, mais le fait qu’il en soit conscient lui donne une âme, une existence, des fêlures ou des doutes, bref des accroches sur lesquelles se greffera votre dramaturgie.

J’écrivais donc sur mon tableau :

Nom : Peter         Activité : Magicien voyageur.

  • c’est un véritable amateur de magie, mais il n’est pas convaincu d’être un vrai magicien,
  • il est enjoué, sympathique, c’est naturellement l’ami des enfants,
  • son costume rappelle quelque chose (Mary Poppins),
  • il adore raconter des histoires,
  • c’est un touche à tout, aux multiples métiers,
  • il aime voyager et rencontrer des gens nouveaux,
  • il est distrait,
  • il oublie tout,
  • il est drôle.
Mon tableau blanc, lors de la création du Magicien Voyageur (reconstitution).
Mon tableau blanc, lors de la création du Magicien Voyageur (reconstitution).

En regardant ce que j’ai écrit, je vois que ses doutes sur ses capacités de magicien pourront devenir un ressort comique, car tout ce qui pourra lui arriver se produira contre sa volonté.

Je devrai dès le début du spectacle trouver un moyen de le rendre sympathique et drôle.

J’ai collé sur le tableau le costume de Bert, mais attention de ne pas en faire une copie conforme, car sur le plan juridique et éthique, l’utilisation d’une création ou d’une œuvre existante sans autorisation peut entraîner des difficultés.

Je pourrais sans doute, utiliser ses multiples métiers pour introduire dans le spectacle des disciplines différentes de la magie.

Les problèmes de mémoires et de distraction sont des sources infinies de gags et des moyens de provoquer la participation des spectateurs.

Les diverses déclinaison du personnage.
Les diverses déclinaisons du personnage.

Cette première partie de récapitulatif visuel m’apporte déjà beaucoup de pistes, mais pour qu’il soit vraiment unique, je devais lui apporter ma « touche » personnelle.

Lui ajouter une façon de bouger plus proche de mon physique.

Dick van Dyke, le comédien qui a popularisé le rôle de Bert, était mince, souple et excellent danseur.

Je suis pour ma part très rond et un peu gauche.

Mon personnage allait donc être distrait, avec de gros problèmes de mémoire – j’ai noté sur mon tableau, une phrase qu’il pourrait dire souvent : « j’oublie tout », il se déplacerait toujours dans l’urgence, comme s’il était en retard en permanence.

Il viendra pour présenter un spectacle de magie aux enfants, mais finira par douter de ses capacités et avouera qu’il n’est pas certain d’être un « vrai » magicien, tout en démontrant le contraire avec leur aide.

Maintenant que je connais mon personnage, que je lui ai donné une histoire et une vie, je vais lui créer une aventure, ce sera la trame du spectacle !

L’avantage de sa récurrence : il peut rester le même tout en évoluant dans le temps ce qui me permettra la création de spectacles différents, nous verrons un peu plus tard, comment j’ai élaboré une suite à ses aventures.

Avant d’investir la salle de répétition, car il faut maintenant mettre le projet en espace.

Il me faut aussi être parfaitement conscient d’une chose essentielle, dont j’ai déjà parlé dans la section précédente : la durée que je prévois pour ce spectacle.

Car de cette durée dépendra la mise en scène, l’écriture du scénario et la composition de la dramaturgie.

Le-TempsHors de question de partir au hasard, en me disant j’ajusterai plus tard, car cela ne fonctionnerait pas du tout. La durée influe le rythme, le déroulement et la répartition des interactions.

Modifiez après coup, la durée et tout le reste s’effondre.

Vous allez déjà vous rendre compte, que même avec un canevas précis, il est très difficile de garder au fil du temps le même timing et c’est pourtant ce que vous devrez faire, jour après jour, représentation après représentation, sans avoir la possibilité de varier de plus 2 à 3 minutes au maximum, car suivant les lieux où vous serez amené à travailler, ce facteur risque bien d’être le plus crucial pour la personne qui vous aura engagé.

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> De l’écriture au jeu – Le rideau s’ouvre sur le Magicien Voyageur

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