Il va de soi que les modèles de Mathieu sont à 80 % les modèles de référence qu’il faut avoir en poche pour bien commencer.

Voici quelques autres modèles, dont certains ont disparu de la circulation, mais comme de nombreux magiciens s’intéressent à cet accessoire bien utile, j’ai fouillé dans ma collection pour vous donner un petit aperçu.

Juste quelques lignes de précisions car beaucoup se mélangent un peu les pinceaux entre Bendix , Bombshell , Himber , Le Paul , Jennings , Kaps ..

Richard Himber à été le premier (en tout cas, il lui a donné son nom) à développer un change dans un portefeuille en forme de « Z » .

Ed Brown : a inséré dans ce même portefeuille une fenêtre transparente qui est visible des deux côtés.

David Bendix : lui, a mis une fermeture éclair pour découvrir la carte.

L’association de ces trois créateurs en a fait le fameux « Bendix Bonshell » (avec ou sans une partie transparente )

Paul le Paul : (de son vrai nom Paul Braden) est le créateur de la carte dans une enveloppe fermée, mais la fermeture éclair était à l’extérieur du portefeuille. Et le guide d’origine était une enveloppe dans une autre enveloppe.

Il semblerait que le magicien Francis Carlyle ait eu la même idée à la même époque, d’où quelques ambiguïtés de paternité.

Jennings, lui, a amélioré ce principe en faisant une carte à l’enveloppe dans un vrai portefeuille, une fermeture éclair tout autour et un guide métallique.

La première version écrite d’une carte dans un portefeuille avec un « guide » date de 1958 dans le «  Hugard Magic Monthly » et son auteur en est Ed Balducci, et la carte au portefeuille dans «  The Card Magic of Le Paul » en 1949… Vous voyez le sujet n’est pas tous neuf.

Fred Kaps l’a popularisé en améliorant le principe (guide plastique, ou carnet) et en le commercialisant auprès de Ken Broke dès 1974 dans une note de conférence  «  The Working Performed card in wallet »

Tom Mullica a, lui aussi, donné son nom à son portefeuille, bien qu’il soit bien difficile de dire qui en est l’inventeur. On retrouve des écrits sur le même principe mais avec une enveloppe avec une fente arrière, dès 1956 dans le livre «  Pretty Sneaky »

Ed Marlo a mis une partie aimantée (notamment sur les portefeuilles Jennings) pour éviter toute manipulation superflue (à vérifier quand même)

Jusqu’en 1980, la plupart des portefeuilles étaient fabriqués par trois marchands Anglais : Dick Washington, Harry Stanley et Roy Roth. Aujourd’hui, seul ce dernier est toujours en activité.

Un conseil gratuit : faites l’effort de vérifier le portefeuille avant de l’acheter : cela évitera de nombreuses mauvaises surprises et déceptions à l’ouverture du paquet miracle !

Suivant le pays ou le fabricant, le nom du portefeuille n’est pas le même ! Difficile de faire sa sélection.

Aujourd’hui, de nombreuses copies, améliorations ou perfectionnements sont sur le marché, je ne peux bien évidemment pas traiter l’ensemble du marché. De plus, je ne les connais pas tous. Heureusement !

> Le Roy Roth

Ce marchand de truc anglais à été longtemps la référence mondiale en matière de fabrication et de diffusion de portefeuilles pour magiciens. D’ailleurs, il exerce toujours dans sa boutique anglaise : « RAR ». Malheureusement, de nombreux articles sont aujourd’hui épuisés.

Ce modèle est assez ingénieux. Il ne faut pas d’empalmage : il suffit d’avoir la carte sous l’étui, de tirer celle qui se trouve déjà à l’intérieur et de faire le change «  à vue » . Celle du portefeuille est retenue par un élastique.

Ce principe à été repris récemment par un autre marchand qui fait tenir la carte par un trombone.

> Le Bendix BOMBSHELL

La version la plus adaptée à nos besoins de magicien est celle de Francis Tabary, de plus, c’est une très belle fabrication.

Je ne saurais trop vous conseiller le tour de Chad Long paru il y quelques années dans la revue « Magic » sur sa version de la carte signée dans le portefeuille ! Un miracle !

Attention de bien vérifier si vous souhaitez-vous en procurer un que la fermeture éclair se trouve sur la partie extérieure du portefeuille et non pas intérieure.

> Le Himber simple

Voici une version simple, mais d’origine, pour changer une carte ou quelques cartes en inversant simplement le sens du portefeuille. C’est une arme redoutable.

> Le BROWM Wallet

Une des subtilités de ce portefeuille miracle est d’avoir le fameux «rabat / chapeau» qui permet de le faire tenir par le spectateur tout le long du tour. C’est l’ustensile favori des mentalistes (mais ce n’est pas le seul). Pour ceux qui étaient au passe magique à Vannes, Roberto Giobbi nous à fait un tour  « killer » grâce à ce portefeuille.

La carte est toujours en vue. Très  bon outil. Attention il y a de nombreuses « copies » de mauvaise qualité.

> Le Horowitz

Il porte le nom de son créateur anglais (même si l’idée date de 1958 dans un livre de A. Sharpe), c’est un portefeuille à change mais avec une partie centrale aimantée. Le gros avantage est que c’est le spectateur lui-même qui l’ouvre ! Et le change est fait. Très subtil ! Il est en permanence dans la poche de nombreux magiciens pro dont Larry Becker… Et lui, il ne met que des choses utiles dans ses poches.

Ce portefeuille est resté longtemps «underground». Il permet pourtant des effets étonnants !

> Terry La Gerould

Une nouveauté qui date des années 90. Je ne vais pas vous donner l’explication, car il est toujours disponible chez Hank Lee. Sortez de votre poche le portefeuille, ouvrez le, et montrez que vous collectionnez les signatures de vedettes. La dernière est celle du spectateur. Pas d’empalmage, très facile et effet garanti. Je ne vous donnerai pas de noms, mais il est au répertoire de quelques pointures de la cartomagie. J’ai eu la chance de voir son inventeur le présenter : une pure merveille ! Le voir, c’est l’adopter !

> Le Pimprenel

Il est de nouveau fabriqué. La manipulation est simple : vous montrez au dos du portefeuille une carte, c’est censé être celle choisie. Mais non ! En désespoir de cause, le magicien donne son argent, puis retourne de nouveau le portefeuille : miracle ! Maintenant, c’est la bonne ! Si les manipulations vous rebutent, prenez cette version ! Rien à faire, sinon avoir un ou deux billets  (indispensables)  dans la poche !

> Le Brown / Kaps

Ce n’est pas le vrai nom, mais il en a les caractéristiques. Un portefeuille à change (avec une partie transparente) et un rabat pour la partie changement supérieur (Ed Balducci).

Sa petite taille vous permet surtout de l’utiliser pour des changes de cartes de crédit. Le format est parfait. Très difficile à trouver, il y a un marchand hongrois qui est souvent dans les Congrès qui en a d’excellente facture.

> Le Steve Draun

Mathieu vous en déjà dit tout le bien au début de son article. Il a un format idéal pour les cartes de crédit. Attention : mettre une carte à jouer est un peu compliqué, mais il vous permet des enchaînements sympas. L’autre avantage est qu’on peut le placer dans une poche de pantalon plutôt que dans une poche intérieure de veste.

> Le Messika

Je vais lancer un peu de poil à gratte : je suppose que notre ami Israélien doit gagner de l’or en vendant son portefeuille, mais il n’en a que le nom. J’ai en ma possession un modèle qui date d’avant sa naissance. Et qui est en tout point identique, voire même mieux car il est destiné à une poche arrière de pantalon.

Très subtil, auto rechargeable, pas de rabat, pas de guide. Il est toujours prêt. C’est aussi un gros avantage.

> Pas de nom connu mais distribué par Roy Roth. Modèle introuvable depuis 15 ans.

C’est sans aucun doute l’un de mes préférés, la carte signée apparaît dans le petit étui plastique. Le tout sans empalmage ! De plus c’est le spectateur qui ouvre lui-même l’étui ! (Avant de s’évanouir !)

Pour moi, c’est le must des versions sans empalmage ! Et je ne pense pas me tromper !

> Idem : pas de nom connu  (par moi)

Le nom de l’inventeur m’est inconnu. La seule chose que je puisse vous dire, c’est que c’est le premier que j’ai acheté (en 1976). Il permet de faire la carte au portefeuille, et en plus, il y a un barillet pour la « flight ring ». Deux effets en un !

Désormais, je le laisse au repos pour une retraite bien méritée, mais Dieu sait que j’ai eu beaucoup de bonheur avec, durant de nombreuses années.

> Le Brown transversal

Identique aux autres portefeuilles à change, la version présente a la particularité d’avoir une forme porte-cartes, et non pas portefeuille. C’est une fausse amélioration qui ne fait plaisir qu’aux collectionneurs. Pas beaucoup d’intérêt pour le reste.

> Le Garnier (ou Tabary)

Le voici enfin. le fameux qui fait tout ! Il fait Kaps, Mullica, Le Paul… et amélioration (dont Mathieu a peut être oublié de parler) : un « z » en plastique vous permet de faire des changes comme un Himber simple. Et le tout dans un seul portefeuille !

Que demander de plus ! Je l’utilise dans la vie comme sur scène ! C’est LE PORTEFEUILLE qu’il faut avoir.

> Le Sho Gun

Il a le look d’un porte-monnaie, et sert uniquement à faire un change simple. Il s’ouvre des deux côtés.

Sans avis, mais il n’est vraiment pas indispensable

> Le Richard Block

Il a longtemps fait les beaux jours de la maison « Collector’s Workshop ». Popularisé par R. Block, son principe est longtemps resté « secret ». Montrez une carte dont il manque un coin, fermez le portefeuille, demandez une carte au spectateur. Sortez la carte dont il manque le coin. c’est celle du spectateur !

Fabrication très subtile, mais il faut un peu de présence pour avoir un bon impact !

> Le Cornelius

Toujours à la pointe de la nouveauté, la version de John Cornelius s’utilise sans empalmage. La carte est signée et retrouvée dans le portefeuille sous une « plaquette plastique ». Très subtil, il utilise une version aimantée dans sa plus simple des manières. En tout cas, une bonne amélioration de ce qui existe sur le sujet.

> Le David Regal

Dans le même esprit que la version de Cornélius, ici la carte est retrouvée dans une enveloppe, dont le dos de la carte est toujours visible.

Du David Regal dans toute sa splendeur. Très bon effet.

> Le Paul Le Paul

Il doit exister dix versions différentes de ce portefeuille. Sur la photo, vous avez un exemple du « Jennings en feu ». Pas de commentaire particulier. Toute la série de portefeuilles a des améliorations de feu. Ni pour ni contre. A titre personnel, ce n’est pas ce que je préfère dans les portefeuilles, mais certains magiciens ont un bon succès avec.

> Le Ray Piatt

Une version améliorée des versions améliorées ! Ce dernier modèle est un Himber à quatre sorties différentes au lieu de deux. Proposé par la maison Stevens , il est très bien fabriqué et surtout extra plat. Il permet de faire la carte à l’agenda de Bob Cassidy de très belle façon !

> Le Bob Solari

Tout petit. La carte signée est retrouvée pliée en quatre dans un étui porte-clefs. Il est souvent utilisé par David Ortiz. Si vous savez plier en quatre une carte de façon invisible, vous savez faire le tour.

Tout petit et très mignon.

Il serait très prétentieux d’avoir ici une liste complète de tous les portefeuilles, j’ai encore en stock quelques modèles que je garde jalousement, et il y a encore de nombreuses versions sur le marché.

De plus, de nombreux magiciens gardent aussi leur modèles, par exemple ceux de Roberto Giobbi, Juan Tamariz, Larry Becker, Marc Salem, Billy Mc Comb, Jerry Mentzer. et bien d’autres.

Au travers de ce petit article, j’espère simplement vous avoir donné une vision un peu plus large du sujet. Mais dans ce domaine il y a encore quelques secrets bien gardés. Chuuut !

Si vous êtes passionnés, il y a deux ouvrages sur les portefeuilles : « Card to wallet : the Book » par Jerry Mentzer, « The Himber Wallet Book » par Harry Lorrayne et une vidéo «  Card to Wallet » par Patrick Page. En France D. Duvivier a réalisé une cassette sur son portefeuille particulièrement bien faite.

Une annexe un peu en marge : voici aussi dans la série «cuir», les bagues au portefeuille ou au porte-clefs. Il y a aussi de très nombreuses versions, de la plus simple à la plus compliquée, la meilleure sera la vôtre. On peut combiner les portefeuilles avec des F.P., des aimants, des gimmicks, des faux porte-clefs à vis ou non.

Je ne vais traiter ici que de quatre modèles de base avec un barillet, le must étant, bien sûr, la version «clef» où le barillet est dans la clef ! C’est le modèle que j’utilise désormais, mais je suis resté longtemps avec un porte-monnaie. En France, deux effets similaires sont vendus par Gaëtan Bloom et Henri Mayol (NDTT : sa boutique est fermée désormais), avec un procédé totalement différent, mais spectaculaire.

> Version A

C’est sûrement le meilleur modèle : fiable, solide, il a l’avantage d’avoir un «barillet à cran», ce qui veut dire que vous le déclenchez quand vous vous voulez. Je l’ai utilisé jusqu’à épuisement du barillet ! La meilleure qualité est « Made in Usa » chez « Hollywood Magic »

> Version B

A l’opposé : le plus nul ! Un modèle porte-monnaie dans lequel la bague n’entrera jamais ! A ne pas acheter.

> Version C

Sans commentaire, un barillet simple, une attache un peu compliquée. Et un effet sans surprise. La bague est dans le porte-monnaie !

Bon ! J’ai assez bossé pour aujourd’hui. A vous de prendre le relais, car c’est un sujet INEPUISABLE !

Je suis heureux du retour d’un grand MONSIEUR de la fabrication de ces merveilleux petits articles, j’en possède quelques “uns” et je puis vous assurer que c’est la Rolls dans le domaine.

Surtout je n’aurai jamais cru qu’il fasse le pas de passer sur internet ! Evidement tout à un prix …mais c’est pour la vie !

Merci à Némo pour la relecture.
Merci à Frédéric MASSCHELEIN pour les précisions.

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